Jour de législatives en Turquie. Fragilisé par son bilan économique, Recep Tayyip Erdogan doit faire face à un nouveau challenger : Muharem Ince. Un candidat redoutable qui crée la ferveur depuis quelques mois. "Erdogan est un homme fatigué qui méprise les gens", tance Muharem Ince à ses meetings. Un message fort de rassemblement qui séduit les Turcs fatigués de l’autoritarisme du président actuel. "Nous sommes tous Turcs malgré nos différences, nous voulons retrouver notre unité", crie haut et fort une femme. Contesté, mais avec une base forteDans les sondages, Muharem Ince est crédité de 30 % des voix, un score qui le conduirait au second tour. Erdogan est peu habitué à être autant bousculé, alors même que sa gouvernance est contestée au sein de son propre camp. "Erdogan veut rester au pouvoir jusqu’à la mort. Mais quand vous gouvernez trop longtemps, vous ne pouvez éviter l’usure", déplore Ayhan Bolukbasi (membre du "Bon Parti" et ancien fidèle). Il lui reste tout de même un socle solide : la Turquie religieuse et populaire pour qui il incarne la modernisation du pays. Des fidèles malgré les difficultés économiques et les purges.