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L'attentat en Turquie "ne correspond pas au modus operandi des Kurdes"

Istanbul a été touché par un double attentat suicide, samedi. Une voiture piégée a explosé aux abords d'un stade, au même moment, un kamikaze a actionné sa charge près d'un groupe de policiers. Aucune revendication n'a, pour l'instant, été formulée, mais pour Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences-Po et docteur en géopolitique, interrogé par franceinfo, cela de porte pas la marque du PKK.

Article rédigé par franceinfo
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Un double attentat s'est produit à Istanbul (Turquie), le 10 décembre 2016, faisant de nombreuses victimes.  (EMRAH OPRUKCU / AFP)

Un double attentat suicide a touché Istanbul, en Turquie, samedi 10 décembre au soir. Une voiture piégée a explosé près d'un stade. Sa cible était un car de policiers. Au même moment un kamikaze a actionné une bombe au milieu des policiers dans un parc. Le double attentat n'a pour le moment pas été revendiqué. Pour Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences-Po et docteur en géopolitique, interrogé par franceinfo, "cela ne correspond pas au modus operandi des Kurdes."

franceinfo : Est-ce un attentat terroriste ou est-ce dirigé contre le pouvoir du président Erdogan ?

Frédéric Encel : C'est très concrètement les deux. A chaque fois qu'un terroriste frappe quelque part, il cherche à faire de la publicité autour de son acte, mais il cherche aussi et surtout à frapper l'économie du pays. Istanbul est la ville, de loin, la plus touristique de la Turquie, qui elle-même retire une partie importante de son budget global du tourisme. Les policiers se sont la quintessence de l'État et de ce point de vue-là les terroristes ont cherché à frapper simultanément le prestige et l'économie du pays et d'autre part l'ossature policière, militaire de cet État détesté.

Qui peut se cacher derrière cet attentat ?

Chaque attentat a une signature. Les attentats de type kamikaze ça ne correspond pas au modus operandi des Kurdes. Ce n'est pas comme ça qu'ils fonctionnent. De façon quasi général, les attentats kamikazes sont le fait des islamistes radicaux, quelques soient les tendances.

D'autre part, on sait très bien que le PKK et d'autres forces kurdes séparatistes de l'Est souhaitent une autonomie, voire une indépendance. De ce point de vue-là ils contestent très violemment la répression de l'État turque depuis 1984. On a un vrai questionnement : qui a tenté d'imiter l'autre ?

Le piège de la guerre en Syrie se referme-t-il sur la Turquie ?

L'État islamique cherche à se venger de ce retournement. En 2014-2015, la Turquie a été très complaisante sur le plan économique et idéologique avec les islamistes radicaux qui pullulent en Syrie et dans le nord de l'Irak. La Turquie joue un jeu géopolitique extrêmement agressif en Irak.

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