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Turquie : ce que l'on sait du double attentat à Istanbul qui a fait près de 40 morts

Cette attaque est la dernière en date d'une vague d'attentats qui secoue la Turquie depuis l'été 2015. 

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les cercueils de policiers tués lors de l'attentat à Istanbul sont transportés devant le siège de la police, le 11 décembre 2016. (OZAN KOSE / AFP)

Un groupe radical kurde a revendiqué, dimanche 11 décembre, la double attaque qui a fait au moins 38 morts samedi soir dans le cœur d'Istanbul, à proximité du stade de Besiktas. Il s'agit des Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), groupe radical proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). La Turquie a décrété une journée de deuil national. L'attaque a ensanglanté un club de football et un quartier qui incarnent, en Turquie, la joie de vivre et l'esprit rebelle. Voici ce que l'on sait de cette nouvelle attaque sur le sol turc, la dernière d'une vague d'attentats qui secoue le pays depuis l'été 2015.

Une voiture piégée explose, puis un kamikaze

Ce devait être une soirée légère. Les Aigles noirs venaient de remporter un match crucial contre Bursaspor (2-1), leur permettant de rester dans la course au titre. Profitant du temps clément, des supporters, bière à la main, refaisaient le match dans le parc voisin de Maçka.

Mais leur insouciance a brutalement pris fin à 22h29. Une voiture piégée a explosé contre un véhicule de transport de la police, près du stade. Et 45 secondes plus tard, un kamikaze s'est fait exploser au milieu d'agents dans le parc de Maçka.

La police scientifique turque sur le lieu d'un double attentat, le 10 décembre 2016 à Istanbul (Turquie). (OZAN KOSE / AFP)

La plupart des victimes sont des policiers

Selon le ministre de l'Intérieur turc, au moins 38 personnes ont été tuées et au moins 155 blessées dans cette attaque. Quatorze victimes étaient encore en soins intensifs dimanche matin.

Parmi les morts figurent au moins 30 policiers et sept civils, dont un policier vétéran, qui assurait la sécurité du stade de Besiktas pendant les rencontres, et un employé de la boutique officielle du club.

L'équipe de Bursaspor a annoncé qu'aucun de ses supporters ne semblait avoir été blessé. La plupart d'entre eux avaient déjà quitté les lieux au moment de l'attentat.

Un groupe kurde revendique l'attaque

Les Faucons de la liberté du Kurdistan, un groupe radical proche du PKK, ont revendiqué le double attentat, selon l'agence de presse Firat, proche de la mouvance séparatiste kurde.

Treize personnes avaient été auparavant placées en garde à vue sur la base d'indices retrouvés dans le véhicule carbonisé. Le gouvernement suspectait les séparatistes du PKK. Le ministre de l'Intérieur et le vice-Premier ministre évoquent tous les deux cette piste.

Depuis l'été 2015, certaines attaques ont été revendiquées par l'organisation jihadiste Etat islamique. D'autres l'ont été par des séparatistes kurdes ou des organisations militantes d'extrême gauche.

La police scientifique turque sur le lieu d'un double attentat, le 10 décembre 2016, à Istanbul (Turquie). (OZAN KOSE / AFP)

Un quartier symbolique

Situé sur la rive européenne d'Istanbul, le quartier de Besiktas est un bastion libéral réputé pour ses rues piétonnes, ses nombreux musées et bars et sa circulation cauchemardesque.

Quant aux supporters du club de Besiktas, leur réputation de militants antigouvernementaux n'est plus à faire. Son principal groupe d'ultras, baptisé Carsi, a joué un rôle central lors des manifestations massives contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, en juin 2013.

Carsi s'était notamment illustré en poursuivant un blindé de la police avec un tractopelle volé. Il a ensuite fait l'objet d'une sévère répression : 35 de ses membres ont été poursuivis pour "tentative de coup d'Etat" lors d'un procès qui s'est soldé par leur acquittement.

Le stade avait été officiellement inauguré en présence du président turc en avril, un jour avant la date prévue, un geste perçu comme une manœuvre destinée à tenir à l'écart des supporters réputés turbulents et critiques envers le pouvoir.

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