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Reportage Elections en Turquie : "On ne s'attendait pas à ce résultat, on pensait l'emporter au premier tour", confient des électeurs déçus de Kemal Kiliçdaroglu

Un second tour inédit se profile au lendemain de l'élection présidentielle qui donne Recep Tayyip Erdogan au coude-à-coude avec son adversaire Kemal Kiliçdaroglu. Chez les électeurs du leader de l'opposition, la déception était palpable dimanche soir dans les rues d'Istanbul.
Article rédigé par franceinfo - Anne Andlauer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des électeurs de Kemal Kilicdaroglu à Istanbul (Turquie), le 14 mai 2023. (BULENT KILIC / AFP)

Il est minuit déjà bien passé en plein coeur d'Istanbul, devant le siège provincial du CHP, le parti de Kemal Kiliçdaroglu. Fatih et ses amis sont toujours là, face à l'écran géant, qui pourtant ne risque plus d'annoncer la victoire de leur candidat. Le candidat d'une alliance de partis d'opposition est au coude-à-coude, lundi 15 mai, avec le président sortant Recep Tayip Erdogan est à la tête du pays depuis 20 ans, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle.

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Cet électeur de 27 ans a du mal à y croire : "On ne s'attendait pas à ce résultat, on pensait l'emporter au premier tour. J'aurais au moins attendu un vote de protestation, mais non. Regardez le Parlement, l'alliance au pouvoir conserve le même pourcentage de voix. Moi, par exemple, je suis de Trabzon sur la mer Noire, le pouvoir y a obtenu 60-65 %. J'aurais aimé que ça baisse à 55 %, mais non, même ça ce n'est pas possible. Bien sûr, en tant qu'opposition, il va falloir qu'on fasse une introspection, qu'on comprenne pourquoi on n'a pas su convaincre les gens", glisse Fatih à franceinfo.

"Mais la vérité, apparemment, c'est qu'on ne peut pas faire changer d'avis certaines personnes".

Fatih

à franceinfo

"Il faudra pourtant qu'on en finisse avec ce régime"

Même incompréhension chez Helin, 28 ans. Les yeux fixés sur la carte qui s'affiche sur l'écran, elle semble désemparée en découvrant les résultats dans le sud du pays : "Les résultats dans les régions frappées par le séisme… Je ne les comprends pas, je suis très surprise. Surprise qu'Erdogan soit encore le grand gagnant dans ces régions alors que tout le monde a bien vu que l'aide n'était pas arrivée pendant les deux premiers jours. Il faudra pourtant bien que nous, les jeunes, on en finisse un jour avec ce régime".

Dans ces régions meurtries, Recep Tayyip Erdogan n'a quasiment pas perdu de voix par rapport à 2018, quand il n'en a pas perdu du tout.

Le reportage d'Anne Andlauer à Istanbul

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