Ministres turcs refoulés des Pays-Bas : Erdogan menace de faire "payer le prix" à La Haye

Article rédigé par Violaine Jaussent, Vincent Daniel
France Télévisions
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Le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, parle à la presse avant un meeting à Metz (Moselle), le 12 mars 2017. (MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / AFP)

La campagne pro-Erdogan, menée par le gouvernement turc dans des pays d'Europe, a tourné à la crise diplomatique.

Ce qu'il faut savoir

La crise s'étend. La campagne pro-Erdogan, menée par le gouvernement turc dans des pays d'Europe, a tourné à la crise diplomatique entre les Pays-Bas et la Turquie, déjà fâchée avec l'Allemagne. En cause, les décisions de La Haye d'empêcher les visites de deux ministres. Après ces refus, le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a pu participer à un meeting en France, un accueil critiqué par François Fillon. Dans la foulée, le Danemark a proposé de repousser la visite du Premier ministre turc, estimant ne pas pouvoir faire "abstraction des attaques actuelles de la Turquie contre les Pays-Bas".

 Recep Tayyip Erdogan promet de faire "payer le prix" à La Haye. Le président turc a estimé, dimanche, que le traitement réservé à ses ministres rappelle "le nazisme et le fascisme", après l'expulsion par les Pays-Bas d'une ministre turque qui devait participer à un meeting. Des accusations déjà proférées envers l'Allemagne, qui a aussi annulé des meetings pro-Erdogan, début mars. Dans une seconde déclaration le président turc a lancé : "Vous n'avez pas encore payé le prix pour parler d'une réparation de vos relations avec la Turquie (...) Vous devez encore rendre des comptes pour votre effronterie."

Mevlut Cavusoglu reçu en France. Le chef de la diplomatie turque a participé, dimanche, à un meeting à Metz à l'invitation de la branche lorraine de l'Union des démocrates turcs européens (UETD). Mais Paris a tout de même appelé Ankara à "éviter les excès et les provocations". François Fillon accuse François Hollande de rompre "la solidarité européenne" en autorisant ce meeting et estime qu'"une position commune aurait dû prévaloir pour gérer les demandes turques".

La Turquie bloque les accès à l'ambassade des Pays-Bas, à Ankara, et au consulat du royaume, à Istanbul, pour "raisons de sécurité". Samedi 11 mars, un millier de personnes environ se sont rassemblées devant le consulat des Pays-Bas, scandant des slogans en soutien à Recep Tayyip Erdogan.

Le Danemark veut repousser la visite du Premier ministre turc. "Une telle visite ne pourrait se tenir en faisant abstraction des attaques actuelles de la Turquie contre les Pays-Bas. J'ai donc proposé à mon collègue turc de reporter notre rencontre", a écrit le chef du gouvernement danois dans un communiqué, au sujet d'une rencontre prévue fin mars.