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Turquie : des milliers de manifestants place Taksim

A l'appel de deux syndicats, des milliers de personnes ont envahi mercredi la place Taksim, à Istanbul, pour réclamer le départ du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. En même temps, à Ankara, plus de 10.000 manifestants se sont mobilisés au sixième jour de la contestation qui agite le pays. En fin de journée, la police a tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants.
Article rédigé par Typhaine Morin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Umit Bektas Reuters)

Mardi, la Confédération des syndicats du secteur public (KESK) et
la Confédération syndicale des ouvriers révolutionnaires (DISK), ont appelé à
une grève de deux jours. Mercredi, ces deux syndicats de gauche ont organisé des défilés dans la plupart des grandes villes du pays.

A Istanbul, les manifestants, partis de deux endroits différents, se sont réunis sur la place Taksim. Ils ont agité des drapeaux rouge ou blanc en exigeant la démission du chef du gouvernement. Certains portaient des badges à l'effigie
du fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.

"Cette nation ne s'inclinera pas devant toi!" (Des manifestants sur la
place Taksim)

Dans la capitale Ankara, plus de 10.000 manifestants ont marché aux cris de "Dégagez la route, les révolutionnaires arrivent !" ou "Taksim est partout !" en agitant des drapeaux turcs. D'autres défilés syndicaux étaient annoncés dans la plupart des grandes villes.

Des porte-parole
de la contestation ont par ailleurs demandé le renvoi des chefs de la police de
plusieurs villes du pays, pour avoir fait un usage excessif de la force contre
les manifestants. Ils demandent aussi "la remise en liberté de tous les
manifestants interpellés depuis le début du mouvement
", un meilleur
respect de la liberté d'expression dans le pays ainsi que "l'abandon"  du projet de réaménagement urbain à Istanbul à l'origine des manifestations.  

Au moins 2.000 blessés

Les excuses
présentées
mardi par le vice-Premier ministre n'y ont rien fait. Le n°2 du gouvernement, plus conciliant que Recep Tayyip Erdogan, avait assuré que le gouvernement avait compris les "leçons"  de ces protestations. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui effectue une visite de quatre jours au Maghreb, est attendu jeudi en Turquie.
Depuis six jours
, deux personnes sont mortes, et au moins 2.000 autres ont été blessées selon des
organisations de défense des droits de l'homme.

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