Quinze mille personnes sont inscrites dans le fichier français des signalements pour la prévention de la radicalisation
Selon une information du JDD, dans l'édition parue dimanche 9 octobre, le fichier top secret des signalements pour la prévention de la radicalisation contiendrait 15 000 noms.
Le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation, un fichier classé secret défense, contient 15 000 noms, selon les informations recueillies par franceinfo, confirmant des révélations du Journal du dimanche (JDD). Créé en mars 2015 après les attentats de Charlie Hebdo, ce fichier ne peut être consulté que par un nombre restreint de fonctionnaires. Il recense les personnes qui sont radicalisées ou en voie de radicalisation.
Les noms inscrits dans ces fichiers émanent en fait de plusieurs sources : la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) pour les individus jugés les plus dangereux, le renseignement territorial - via les états-majors de sécurité départementale -, ou encore le centre national d'assistance et de prévention de la radicalisation, via notamment le numéro vert mis en place depuis 2014.
Des fichiers ultra complets
Les personnes signalées ou repérées pour radicalisation sont notées dans ce fichier top secret, géré par l'UCLAT, l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste. Le fichier contient l'identité, les antécédents judiciaires, psychiatriques, et les éventuels liens avec d'autres individus repérés. Il est validé par la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés, et constitue une cartographie en temps réel de l'islam radical en France.
Ce fichier évolue beaucoup : 1 200 noms ont été retirés du fichier depuis un an, mais autant de nouvelles occurrences ont fait leur apparition.
Près de 4 000 personnes jugées dangereuses
Ces 15 000 personnes fichées ne sont pas suivies de la même manière par les services de renseignements. Entre trois et quatre mille personnes sont jugées dangereuses et susceptibles de passer à l'acte. Elles sont suivies directement par la DGSI. Un nombre comparable de noms fichés, jugés moins dangereux, sont surveillés par le service central du renseignement territorial. Le reste du fichier est traité par la police judiciaire et la gendarmerie.
Dans son édition du dimanche 9 octobre, le JDD révèle que la majorité des personnes fichées sont des hommes de 18 à 25 ans vivant en périphérie des grandes villes, et que 18% des personnes signalées, près de 2 000 d'entre elles, ont moins de 18 ans. Toutes ces personnes ne font pas l'objet de procédures judiciaires.
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