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Militaires morts au Mali : quelles sont les circonstances de l'accident qui a coûté la vie à 13 soldats ?

La collision entre deux hélicoptères de l'armée française est survenue lundi soir, alors que les militaires étaient engagés dans une mission contre les jihadistes. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Un militaire de l'opération Barkhane au Mali, devant un hélicoptère, sur une base de Gao, le 24 février 2019.  (ALAIN JOCARD / AFP)

Deux jours après l'accident qui a causé la mort de 13 militaires français au Mali, l'heure est à l'enquête. Mercredi 27 novembre, le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l'état-major des armées, a annoncé sur BFMTV que les boîtes noires des deux hélicoptères militaires impliqués dans l'accident avaient été récupérées et allaient être analysées. Il est "trop tôt pour pouvoir préjuger de la date de ces différentes analyses", a-t-il ajouté, présisant la nécessité de laisser aux spécialistes le temps d'analyser "tous les paramètres" de ces boîtes noires, précieuses pour comprendre ce qu'il s'est passé, lundi soir, dans le ciel malien. 

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Cependant, la ministre des Armées, Florence Parly, et le chef d'état-major des armées (CEMA), le général François Lecointre, ont donné quelques indications permettant de comprendre le contexte dans lequel s'est déroulé le drame. "Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé. Mais ce qui est clair, c'est qu'en tout état de cause il y a une part de risque assumé (...), a déclaré ce dernier sur France Inter. Une opération militaire, en particulier au Sahel et dans les conditions dans lesquelles nous sommes engagés, c'est toujours un exercice de très haute couture".

Une opération d'envergure 

Cela faisait trois jours déjà que cette opération d'envergure avait été lancée. Trois jours que des commandos parachutistes de la force Barkhane traquaient des terroristes jihadistes entre les villes de Gao et de Ménaka, dans la vallée d'Eranga, au sud d'Indelimane, dans le Liptako.

La région a été durement frappée par le terrorisme, y compris ces derniers jours. Dans cette ville, 49 soldats maliens ont été tués le 1er novembre, lors d'une attaque de l'organisation Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS). Le lendemain, dans cette même zone, le brigadier français de 24 ans, Ronan Pointeau, a été tué dans l'explosion d'un engin explosif au passage de son véhicule blindé. Là encore, l'EISG a revendiqué la pose de cette mine artisanale.  

Il est peu après 17 heures, lundi soir, quand les groupements commandos parachutistes repèrent les jihadistes. Il s'agit d'un groupe organisé, équipé d'un pick-up et de plusieurs motos. Les militaires français engagent le combat au sol. La nuit est sur le point de tomber sur le désert du Sahel. Une nuit noire dans cette zone isolée, à 20 km d'Indelimane. Alors que le combat est engagé, un pick-up s'enfuit vers le Nord. Les combattants au sol appellent des renforts aériens.

Deux mirages 2000 et un hélicoptère Cougar, avec à son bord une équipe d'extraction immédiate, sont envoyés sur place, ainsi que deux hélicoptères Tigre. Ces derniers volent plus haut que les premiers. Leur mission : repérer en altitude ce pick-up qui s'enfuit.  

"Des conditions opérationnelles très exigeantes"

Les renforts aériens mettent moins de 30 minutes à arriver sur la zone de combat. Il est environ 18 heures et la nuit est déjà tombée. Une nuit noire et sans lune (les pilotes d'hélicoptères parlent d'une "nuit de niveau 5", soit une obscurité totale qui rend particulièrement difficile le pilotage de leurs engins.) "Des conditions de combat et des conditions opérationnelles très exigeantes", résume le chef d'état-major des armées (CEMA), le général François Lecointre. 

L'absence de visibilité, notamment, constitue un risque énorme : "Il faut bien comprendre qu'au travers des jumelles de vision nocturne, vous avez des images particulièrement dégradées, il vous faut intellectuellement pouvoir reconstituer le relief, tout en ayant pleine conscience de la mission que vous allez réaliser", a expliqué mercredi le porte-parole de l'état-major des armées, Frédéric Barbry, lui-même ancien pilote d'hélicoptère. 

Au sol, les commandos parachutistes au sol entendent deux explosions. Il est 18h38. Le Tigre qui reste en vol confirme rapidement ce que tous soupçonnent et craignent déjà :  il y a eu collision entre le Cougar et l'un des deux Tigre. 

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