Cet article date de plus de huit ans.
Syrie: propagande de Bachar dans les quartiers d’Alep repris par le pouvoir
C’est une grande opération de propagande qu’a proposé le régime de Bachar al-Assad le samedi 3 décembre 2016 dans la ville d’Alep. Fort de ses récentes victoires sur les rebelles, le régime invitait les anciens habitants à venir visiter les quartiers qu’ils ont fui pendant les bombardements. Le tout en voyageant dans des bus affrétés par le régime.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les quartiers nord-est d’Alep ont été repris aux rebelles, et Bachar s’empresse de montrer que son armée les contrôle. 10 bus verts, arborant l’effigie du chef du régime où le drapeau national, ont fait la route depuis la partie gouvernementale. Terminus l’ex-quartier rebelle de Massaken Hanano à l’est. L’Agence France Presse fait partie du voyage. On se bouscule pour monter à bord. Un responsable des transports d’Alep précise qu’environ 1000 personnes ont fait le trajet, et surtout que la route est sûre.
On s’en serait douté, et c’est bien ce que le régime veut montrer. Désormais, il contrôle presque toute la ville. Depuis 2012, elle est coupée en deux. Et depuis 2014, pour aller d’un quartier à l’autre, il faut faire un détour de plusieurs heures, afin d’éviter les zones de combat. Il reste malgré tout six check-points à passer et, à l’arrivée, le bruit de la guerre résonne encore, pas bien loin.
Mais pour les voyageurs, la promesse d’un futur enfin pacifié est vite gâchée par l’ampleur des destructions. La caméra filme les immeubles rasés, les terrains vagues qui désormais bordent les routes, des rues éventrées.
Tous les candidats au voyage comprennent que le retour à la vie d’avant n’est pas pour demain. La moitié de la population a ainsi été déplacée par la guerre. Les combats ont fait 300.000 morts. Selon l’Unicef, 500.000 enfants vivent dans des zones assiégées en Syrie. Certains sont contraints de se cacher sous terre pour apprendre, ou pour jouer.
Toutes les destructions montrent l’ampleur des combats. Bachar pourra toujours en imputer la responsabilité aux rebelles. Quant à l’éphémère ligne de transport en commun, les bus sont rentrés au dépôt.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.