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Daech spécule sur le dollar

Les chefs de Daech ne manquent pas d’idées pour se financer. On connaissait le commerce des antiquités volées, le trafic de pétrole, les rançons, le racket de la population, on sait maintenant que l’Etat Islamique spécule sur les devises étrangères. Une pratique pas très respectueuse des règles de la finance islamique.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Bureau de change à Baghdad, dollars contre dinars irakiens (décembre 2015)  (Reuters/ Khalid al Mousily)

 
Les chefs de Daech gagnent près de 20 millions de dollars par mois en spéculant sur les marchés financiers du Proche Orient, affirme un rapport du Foreign office révélé par le quotidien «The Télégraph».
 
Les quelque 500 milliards de dinars (430 millions de dollars) volés en 2014 dans la Banque centrale de Mossoul et dans les autres villes irakiennes ont été placées dans différentes banques du Moyen-Orient.
 
Cette spéculation sur les devises se fait principalement par l’intermédiaire de banques jordaniennes complices. Avec la hausse du billet vert depuis 2 ans, de confortables bénéfices ont ainsi pu être engrangés.
 
Des taux de change défavorables aux populations locales
Les bureaux de change contrôlés par Daech convertissent les devises à des cours très défavorables aux populations sous leur contrôle. L’Etat islamique gagne alors sur la différence entre les taux de change officiels et ceux qu’il impose par la force.
 
Les chefs de Daech auraient également réussi à détourner les pensions de retraite, versées par les autorités irakiennes aux fonctionnaires des villes du nord du pays.
 
Le député britannique John Baron n’a pas obtenu de réponse claire de son gouvernement, sur la capacité des Occidentaux à interrompre les réseaux financiers de Daech.
 
En décembre 2015, la Banque centrale de l’Irak a dressé la liste de 142 maisons de change en Irak soupçonnées de déplacer des fonds pour l’Etat islamique. Ces bureaux n'ont plus le droit de participer aux achats/ventes de devises étrangères, mais  Daech aurait réussi à contourner l’obstacle.
 
Une finance très lucrative, mais pas très dans la ligne des règles de la finance islamique, qui bannissent toute spéculation.
 
 

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