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Syrie : retour sur une journée où les lignes ont bougé

La position franco-américaine sort renforcée d'une journée qui a vu l'Allemagne et d'autres pays européens demander une "réponse forte" face aux attaques chimiques en Syrie. Barack Obama essaie lui toujours de convaincre les Américains du bien-fondé d'une action militaire. La population française reste elle opposée à une intervention de la France. 
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Franceinfo (Franceinfo)

D'abord l'Allemagne a annoncé en fin de matinée ce samedi qu'elle avait finalement décidé de signer l'appel lancé vendredi par 11 pays présents au G20. Ces douze pays ont réclamé une "réponse internationale forte " - sans un mot sur une possible action militaire - aux attaques chimiques du 21 août.

► ► ► Syrie : douze pays pour une "réponse internationale forte"

François Hollande heureux du ralliement de l'Allemagne

"Je constate que nos positions avancent, je vois que les Européens se sont également réunis pour appuyer une solution qui est celle de la condamnation des armes chimiques et le texte européen (de Vilnius) soutient que tous les éléments les plus forts vont dans le sens de la responsabilité du régime " de Damas, a déclaré François Hollande, avant d'ajouter: "L'Allemagne (...) s'y est ralliée et a contribué à ce que l'Europe puisse être unie ".

Un soutien "large et grandissant", selon Fabius

► ► ► L'Europe appelle à une "réponse forte" aux attaques chimiques

Et en début d'après-midi, les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Union européenne, réunis à Vilnius, ont également réclamé une "réponse claire et forte " face aux attaques chimiques. Principal changement : ils se sont mis d'accord sur le fait qu'il existe de "fortes présomptions " pour que le régime syrien soit responsable de ces attaques.

Au cours d'une conférence de presse commune, John Kerry, le chef de la diplomatie américaine et Laurent Fabius, le ministre Français des Affaires étrangères se sont félicités d'un "soutien large et puissant ". John Kerry, a saluté une déclaration "très puissante ". 

"Il existe un soutien large et grandissant ", a indiqué Laurent Fabius lors de leur conférence de presse conjointe. "Désormais, 7 des 8 pays du G8 partagent notre analyse sur une réaction forte et 12 pays du G20 partagent également cette analyse ", a-t-il ajouté, en évoquant aussi le soutien de l'Union européenne et celui du Conseil de coopération du Golfe.

"Nous ne sommes pas isolés. C'est l'inverse" (Laurent Fabius)

Il a démenti que la France et les Etats-Unis soient "isolés " sur la scène internationale pour leur volonté d'une action militaire contre Damas. "C'est l'inverse ", a assuré Laurent Fabius.

Enfin président
français rencontrait samedi soir, à Nice, son homologue libanais Michel
Sleimane. Il a confirmé qu'il attendrait le vote du Congrès américain pour
prendre une décision. Et annoncé qu'il s'adresserait aux Français juste après.

Barack Obama essaie de convaincre les Américains

► ► ► Barack Obama : "La Syrie ne sera pas un nouvel Irak"

"Ce ne sera pas un autre Irak ou un autre Afghanistan ". Barack Obama a tenu à rassurer les Américains à propos d'une éventuelle intervention en Syrie, dans son discours hebdomadaire à la radio samedi. "Toute action de notre part devra être limitée, à la fois dans le temps et dans l'ampleur, conçue pour dissuader le gouvernement syrien de gazer à nouveau son propre peuple et pour entamer sa capacité à le faire " a poursuivi le président des Etats-Unis

"Nous n'allons pas envoyer nos troupes au milieu d'une guerre qui n'est pas la nôtre ", a-t-il assuré, mais "n ous ne pouvons pas fermer les yeux sur des images comme celles qui nous viennent de Syrie ".

Le président américain a également indiqué qu'il tiendrait pas moins de six interviews télévisées, dimanche. 

Le pape François organise une veillée contre l'intervention en Syrie

Mais ces mouvements diplomatiques n'ont pas dissuadé le pape François d'organiser une journée de prière contre l'intervention en Syrie. Dans son discours, sur la place Saint-Pierre, le pape François a assuré que la guerre est "toujours une défaite pour l'humanité ". Il avait demandé aux fidèles de toutes les confessions et aux non-croyants de s'associer.

 

Les Français de plus en plus opposés à une action militaire

Et selon un sondage Ifop pour Le Figaro publié samedi, plus de deux Français sur trois (64%) seraient opposés à un engagement militaire de la France en Syrie dans l'hypothèse d'une intervention armée internationale.

 

 

Au dernier sondage, menée le 26 août, ils étaient 55% à s'y opposer, soit une augmentation de 13%. 

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