Syrie : les couloirs humanitaires annoncés par Moscou à Alep déjà contestés
Bombarder, assiéger, affamer. Cette technique, les forces syriennes l'ont déjà appliquée dans les villes tenues par les rebelles, près de Damas, mais aussi à Homs, dans l'ouest du pays où le siège a duré près de deux ans.
Aujourd'hui, c'est au tour des quartiers est d'Alep où plus de 250.000 civils sont pris au piège depuis le week-end dernier, lorsque le régime a bloqué la dernière voie de ravitaillement. Les humanitaires estiment que les habitants ont des stocks de nourriture et de médicaments pour trois semaines, pas plus.
"Une farce" selon les humanitaires
Alors quand Moscou, allié de Bachar al-Assad, propose de mettre en place des "corridors" pour faire sortir les civils "otages des terroristes" mais aussi "les combattants qui souhaiteraient se rendre", "c'est une farce " réagissent les humanitaires. Un prétexte surtout pour vider la ville et permettre au régime de Damas de la reprendre aux rebelles, ce qui porterait un coup important à la rébellion anti-Assad.
Pour l'ONU, "personne ne doit être forcé de fuir"
L'ONU, qui n'a pas été consultée, demande elle des pauses humanitaires de 48 heures dans les bombardements pour pouvoir accéder aux populations. "Personne , dit le responsable des opérations humanitaires des Nations unies, ne doit être forcé de fuir ".
Des tracts largués sur Alep montrent où sont situés les corridors, d'autres demandent aux habitants de coopérer avec les militaires. Mais les habitants se méfient tout autant des soldats syriens que de l'armée russe. Pour l'instant, personne n'est sorti de la ville. Des secouristes disent même avoir vu des soldats tirer sur des familles qui se préparaient à sortir. Cette semaine, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadeur de France a comparé la situation d'Alep au siège de Sarajevo pendant la guerre de Bosnie.
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