Expliquez-nous... la ville d'Alep
Alep est la deuxième ville de Syrie. Elle se trouve à l'extrémité nord-ouest du pays, très proche de la frontière avec la Turquie, à une soixantaine de kilomètres seulement par la route. Et très loin en comparaison de la capitale Damas (360 kilomètres). Et Alep se trouve à 200 kilomètre de Raqa, le fief de Daech en Syrie.
C'est une ville divisée depuis l'été 2012 entre secteurs rebelles et pro-régime. Les quatre dernières années ont été sanglantes et on fait fuir de nombreux habitants.
Une ville chargée d’histoire
Alep est classée au patrimoine mondial de l'humanité car c'est l’une des plus anciennes citées au monde. Elle était déjà habitée en 5.000 avant Jésus Christ si l'on en croit des tablettes cunéiformes, la première forme d'écriture de l'humanité.
Dans l'antiquité, Alep est devenue une plaque tournante du marché du savon, le fameux savon d'Alep. Elle a été assyrienne, puis conquise par Alexandre le Grand, les Romains, Byzance, les Arabes, les croisés, les Mongols, les Ottomans avant d'être sous mandat français comme l'ensemble de la Syrie.
Ancienne capitale économique
Aujourd’hui, Alep est la capitale de la province du même nom. Avant la guerre, elle était la capitale économique de la Syrie : 2,5 millions d'habitants et un tiers de la production industrielle du pays, avec du textile, de l'agroalimentaire, de l'industrie pharmaceutique et le savon toujours. La ville est un carrefour routier et ferroviaire, notamment pour les échanges de produits agricoles en Syrie.
Alep dans la guerre
C’est à l'été 2012 que la ville bascule dans la guerre. Les combats éclatent en juillet entre forces gouvernementales et rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).
Ensuite, d'autres combattants vont s'agglomérer dans des combats sur toute la province d'Alep. Daech, les djihadistes du Front Al-Nosra qui est une branche d'Al-Qaïda, et du côté du régime syrien, des combattants chiites libanais du Hezbollah, des iraniens, sans compter l'aviation russe qui bombarde. Il y aussi des kurdes qui se battent dans la province.
Victimes civiles
Les quatre années de combats ont été ponctuées de bombardements qui ont meurtri les civils. Trois exemples illustrent ce phénomène. En 2013, 80 morts lors d'un carnage à l'université d'Alep, et en 2016, des dizaines de victimes dans des frappes contre un marché aux légumes de la ville et le bombardement d'un hôpital soutenu par Médecins sans frontières. Le régime syrien a été régulièrement accusé par les associations de défense des droits de l’homme. Des dizaines de milliers de personnes ont aujourd’hui fui la ville d’Alep.
Toutes les vidéos d'Expliquez-nous sont à retrouver ici
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.