Syrie : l'aviation russe a commencé à bombarder
S'il fallait une preuve supplémentaire du soutien de la Russie au régime de Bachar al-Assad, la voici : l'aviation russe a commencé à bombarder - Moscou confirme, quelques heures après qu'un responsable américain a affirmé : "les Russes nous ont prévenus qu'ils allaient commencer leurs frappes" . Ce qui n'a pas empêché le secrétaire d'Etat américain John Kerry de se plaindre formellement...
Qu'est-ce qui était visé ? Des "repaires des terroristes" , selon la télévision publique syrienne, dans les provinces de Homs et d'Hama. Ce qui pourrait très vite poser problème : si les zones visées sont confirmées, "ce n'est pas sur Daech qu'ils ont frappé, c'est sans doute sur les groupes d'opposition, ce qui confirme qu'ils sont davantage dans le soutien au régime de Bachar al-Assad que dans la lutte contre Daech" , dit un diplomate français.
Et le chef de l'opposition syrienne, soutenue par l'Occident, de le confirmer : "Tous les objectifs des frappes aériennes russes d'aujourd'hui, dans le nord de la province de Homs, ont été des civils" , a déclaré Khaled Khodja. Selon lui, ces frappes auraient tué au moins 36 civils, et visé des zones dont Daech et le Front al Nosra, lié à Al-Qaïda, sont absents...
A la télévision russe, Vladimir Poutine s'est justifié ainsi : "Le seul moyen de lutter efficacement contre le terrorisme international -- en Syrie comme sur les territoires voisins -- (...) est de prendre de vitesse, de lutter et de détruire les combattants et les terroristes sur les territoires qu'ils contrôlent et ne pas attendre qu'il arrivent chez nous".
Le temps s'est donc subitement accéléré ce jeudi. D'abord, Vladimir Poutine a formellement demandé au Sénat russe d'approuver le recours à un "contingent militaire" à l'étranger ; les sénateurs ont donné leur feu vert à l'unanimité. Celui-ci était nécessaire pour que Poutine, chef des armées, se lance dans une intervention militaire, réclamée par Assad - une lettre en ce sens a été envoyée à Moscou.
Bachar "rempart"
La Russie a donc choisi son camp : Assad est considéré comme un rempart contre les djihadistes de Daech, alors que Barack Obama, lui, estime qu'Assad est un "tyran" qui doit partir.
Selon Sergueï Ivanov, le chef de l'administration présidentielle, seules de frappes aériennes sont "exclusivement" prévues pour le moment. Des frappes qui s'inscrivent selon lui dans le cadre du droit international, au vu de la demande d'aide formulée par Assad, à défaut d'une résolution de l'ONU. "L'emploi de forces armées sur le territoire d'un pays tiers est possible par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ou sur demande des autorités légitimes de ce pays" , a martelé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.