Selon les premières tendances diffusées par les médias lundi, le candidat Michel Martelly tiendrait la corde
Les Haïtiens ont voté dimanche dans le calme pour le second tour de la présidentielle. Ils devaient choisir entre le chanteur populaire Michel Martelly et l'ex-première dame Mirlande Manigat, figure de l'opposition.
Selon les premiers chiffres tirés des procès-verbaux et diffusés par les télés et les radios, Michel Martelly serait largement en tête.
Selon Robert Fatton, politologue à l'Université de Virginie (est des Etats-Unis), la victoire de M. Martelly s'apparenterait même à un "raz-de-marée", notamment à Cité-Soleil, le plus grand bidonville d'Haïti, et à Pétion-Ville, une banlieue située sur les hauteurs de la capitale.
Bravant les mises en garde du président du Conseil électoral provisoire (CEP), Gaillot Dorsinvil, qui a demandé aux médias de s'abstenir de donner toute tendance en faveur de l'un ou de l'autre candidat, de nombreuses télévisions et radios commençaient dès dimanche soir à se faire l'écho des résultats enregistrés dans les bureaux de vote du pays.
Dimanche, bien avant la fermeture des bureaux de vote, les partisans de "Tèt kale" ("crâne chauve" en créole, le surnom de M.Martelly), n'hésitaient pas à clamer la victoire de leur champion dans les rues.
Des résultats partiels sont attendus pour le 31 mars et les résultats définitifs le 16 avril. Les 4,7 millions d'électeurs désignaient aussi leurs sénateurs et leurs députés.
Le scrutin s'est déroulé dans le calme
Le Conseil électoral provisoire provisoire comme la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah) ont souligné le calme avec lequel les électeurs se sont exprimés.
"La démocratie a triomphé et permettez-moi de saluer le premier artisan de cette victoire: le peuple haïtien", a lancé Gaillot Dorsinvil, le président du Conseil électoral provisoire (CEP), au cours de la conférence de presse qui a mis un point final à cette journée électorale.
Le Conseil électoral provisoire et la police nationale haïtienne ont toutefois signalé la mort de deux personnes lors d'incidents liés au vote. Quelques perturbations étaient aussi signalées en début de journée dans quelques bureaux de vote qui ont ouvert en retard ou qui manquaient d'urnes.
La participation a été plus élevée qu'au premier tour, selon la Minustah (mission de l'Onu en Haïti). La participation est généralement faible en Haïti: à peine 23% des électeurs inscrits s'étaient déplacés lors du premier tour, le 28 novembre, pour départager les 18 candidats initiaux.
avait inquiété l'Onu et les Etats-Unis, qui craignaient qu'il ne perturbe le vote.
Des violences avait suivi le premier tour
Les résultats du premier tour annoncés début décembre et fortement contestés avaient donné lieu à des violences. Le Conseil électoral avait finalement modifié les résultats et exclu de la course pour le second tour le candidat du parti au pouvoir, Jude Célestin, accusé d'avoir bénéficié de fraudes, au profit de Michel Martelly.
800.000 Haïtiens vivent toujours dans des camps de fortune après le tremblement de terre qui a ravagé la capitale et sa province le 12 janvier 2010.
Michel Martelly, un candidat populiste
Le candidat populiste de droite Michel Martelly, 48 ans, est plus connu sous son nom d'artiste. Sweet Micky, nouveau en politique, est le candidat du parti Repons Peyizan. Son message en faveur de la justice sociale a eu beaucoup d'écho dans un pays où les dégâts du séisme de 12 janvier 2010 se sont ajoutés à une misère endémique.
Michel Martelly a critiqué le coût de l'opération de maintien de la paix de l'Onu. Issu de la moyenne bourgeoisie, il a fait des études en Haïti et aux Etats-Unis.
Mirlande Manigat, une figure de l'opposition
Mirlande Manigat, 70 ans, est une des figures historiques de l'opposition. Ancienne étudiante à Paris, professeur d'université et spécialiste du droit constitutionnel, elle est arrivée en tête du premier tour.
Son mari Leslie Manigat a été pendant quatre mois chef de l'Etat en 1988 avant d'être renversé par un coup d'Etat.
Mirlande Manigat est la candidate du Rassemblement des démcrates nationaux progressistes et bénéficie du soutien d'un groupe de députés influent, le Coreh.
Critique contre l'image d'Haïti "République des ONG", elle affirme vouloir mettre fin à la dépendance de son pays envers l'aide internationale. Elle a fait de l'éducation une des priorités de son programme.
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