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Reportage Séisme en Syrie : "Les tentes se sont écroulées et des enfants sont morts", témoignent des réfugiés dans la région d'Idlib

En Syrie, dans la région rebelle d’Idlib, les tremblements de terre du 6 février ont détruit de nombreux camps de réfugiés. Déjà durement touchés par la guerre civile, de nombreux enfants, femmes et hommes se retrouvent aujourd'hui dans une précarité extrême.
Article rédigé par franceinfo - édité par Thomas Vinclair, Noé Pignède
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les secours dans un camp de déplacés à Sarmada, dans la province syrienne rebelle d'Idlib. (AAREF WATAD / AFP)

Dans le camp de Sarmada en Syrie, à quelques kilomètres de la frontière turque, les familles ont tout perdu. Oum Omar vivait sous une tente depuis trois ans. Mais aujourd’hui, elle n’a même plus d’endroit où s’abriter. "Durant le tremblement de terre, les tentes se sont écroulées, on était terrorisés. Des enfants sont morts dans le séisme et d’autres pourraient mourir de faim ou de soif. J’ai peur pour les jours qui viennent. Tout cela est entre les mains de Dieu, mais je crains le pire", raconte-t-elle à franceinfo.

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Et pour cause : le temps presse pour les secouristes qui tentent toujours de retrouver des survivants en Turquie et en Syrie, deux jours après le terrible séisme dont le bilan ne cesse de s'alourdir, dépassant désormais les 9.500 morts. Dans un froid glacial, les sauveteurs mènent une course contre la montre pour tenter de porter secours aux rescapés du tremblement de terre d'une magnitude de 7,8, survenu lundi à l'aube. En Syrie, 2.547 morts ont été recensés à ce stade. Le bilan devrait "grimper considérablement, car des centaines de personnes restent piégées sous les décombres", selon des Casques blancs dans les zones rebelles. 

Dans cette province d'Idlib, dans le nord-ouest du pays, Khadija, 45 ans, est, elle aussi, terrorisée. Cette mère de famille a peur que la terre tremble à nouveau. "Mes enfants passent leurs nuits à pleurer, se lamente-t-elle. Heureusement, notre tente a résisté, mais elle est complètement inondée. Les tentes sont très fragiles, elles peuvent s’effondrer à tout moment. Nous avons peur de ce qui va nous arriver."

"Plusieurs familles sont mortes ici, leurs enfants sont orphelins."

Khadija, Syrienne de 45 ans

à franceinfo

"Le nombre de familles dans les rues ne cesse d’augmenter"

Les déplacés d’Idlib manquent de tout. À cela, s'ajoutent les conditions météorologiques extrêmes, ce qui vient prouver l'urgence non seulement "à rechercher les personnes encore peut-être vivantes sous les débris, mais surtout à pouvoir mettre sous abri cette population", précise Molham al Ahmad, le porte-parole du gouvernement local, qui regrette que l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes. "Nous nous attendons à une situation catastrophique dans les prochaines semaines, avec des risques de répliques du séisme et l'effondrement continu des habitations. Les gens n'ont pas d’abri, pas d’endroit où se réfugier. Le nombre de familles dans les rues ne cesse d’augmenter et avec la pluie et la neige. La situation est terrible, il n’y a pas de mots...", glisse-t-il. Molham al Ahmad appelle à la communauté internationale de ne pas abandonner les habitants de la province d’Idlib.

La situation inquiète énormément les responsables des ONG sur place. Raphaël Pitti, à la tête de l'association Mehad, déplore "une très très grande catastrophe sur le plan humanitaire que ne pouvaient jamais imaginer devoir subir" ses équipes qui agissent pour la santé et la solidarité internationale. Il s'inquiète tout particulièrement pour cette région syrienne d'Idlib, "encore entre les mains des rebelles" et qui "dépend essentiellement de l'aide humanitaire internationale". 

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