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Reportage "Ils ont entendu une personne il y a 30 minutes" : en Turquie, des secouristes français à la recherche de victimes sous les décombres

Article rédigé par franceinfo - Willy Moreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les travaux de secouristes sur les ruines d'un hôpital, à Antioche (Turquie). (MARIE PIERRE VEROT / RADIOFRANCE / FRANCEINFO)
Les 73 Français de la Sécurité civile commencent leur intervention en Turquie après le tremblement de terre. Ils se sont relayés toute la nuit pour aider les secouristes sur place dans la ville d'Osmaniye.

Le bilan du séisme dépasse désormais les 9 500 morts en Turquie et en Syrie, selon un bilan mercredi 8 février à la mi-journée. Pourtant, tout espoir n'est pas perdu. Et les recherches se poursuivent en Turquie pour tenter de retrouver des survivants sous les décombres après les deux violents tremblements de terre lundi. Parmi les personnes mobilisées pour tenter de retrouver des rescapés, comme ce bébé miraculeusement retrouvé vivant, quelque 73 militaires français de la Sécurité civile sont à pied d'œuvre depuis la soirée de mardi 7 février. 

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Dans une avenue de la ville d'Osmaniye, dans le Sud-est du pays, plongée dans le noir, les militaires travaillent sous la lumière de leur lampe frontale avec en fond le bruit des grues. "Une potentielle victime serait encore en vie ensevelie sous les décombres, explique le llieutenant-colonel Cyril. C'est l'information que l'on a eue de la part nos collègues turcs. Là, on part avec une équipe de sauvetage déblaiement pour déjà confirmer s'il y a bien une personne ensevelie et vivante."

A Osmaniye, en Turquie, les secours s'activent pour retrouver d'éventuels rescapés, après les séismes du 6 février 2023. (WILLY MOREAU / RADIO FRANCE)

Les dégâts sont impressionnants. "Des pierres jonchent le sol, détaille le lieutenant-colonel. Il y a d'énormes fissures qui traversent de nombreux bâtiments. La tâche est immense."  Les secouristes français se relèvent. Certains rentrent au camps de base les visages tirés. 

Une citoyenne franco-turque épaule la Sécurité civile pour faire la traduction

Les militaires se concentrent sur un ancien immeuble de huit étages totalement effondré sur lui même, sous un amas de béton et de fer. Environ 32 personnes sont potentiellement bloquées sous les décombres.

Pour faciliter les échanges avec les secouristes turcs, les militaires sont aidés par Lili, une Franco-turque. La mère au foyer s'est portée volontaire pour faire la traduction entre les deux groupes de nationalités. "Là, ils disent qu'ils ont entendu une personne il y a 30 minutes, explique Lili aux militaires français. Ils vont retirer l'escalier et vous laisser travailler sur cette zone."

Lili ne se voyait pas rester chez elle après ces évènements. "Je ne pouvais pas rester à la maison à rien faire. J'ai préféré venir pour traduire directement sur place. J'habite un peu plus de l'autre côté, là où il y a eu de gros dégâts, comme ici, où il y a plein de grands immeubles comme celui ci, il y en a trois qui se sont écroulés autour du notre. On a réussi à s'en sortir vivant avec mon mari et mes enfants."

Des dizaines de secouristes turcs déblaient minutieusement un amas de gravats, un ancien immeuble de huit étages. 32 personnes seraient sous les décombres. Deux chiens de la sécurité civile ont été dépêchés pour retrouver des personnes vivantes. Un radar est également déployé pour sonder le moindre rythme cardiaque. Le verdict tombe : "Le radar n'a rien donné", soupire un militaire de la sécurité civile. Les recherches ont continué toute la nuit.

Le reportage de Willy Moreau à Osmaniye, en Turquie

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