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Reportage "Ils ont entendu une personne il y a 30 minutes" : en Turquie, des secouristes français à la recherche de victimes sous les décombres

Les 73 Français de la Sécurité civile commencent leur intervention en Turquie aprÚs le tremblement de terre. Ils se sont relayés toute la nuit pour aider les secouristes sur place dans la ville d'Osmaniye.
Article rédigé par franceinfo - Willy Moreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les travaux de secouristes sur les ruines d'un hĂŽpital, Ă  Antioche (Turquie). (MARIE PIERRE VEROT / RADIOFRANCE / FRANCEINFO)

Le bilan du sĂ©isme dĂ©passe dĂ©sormais les 9 500 morts en Turquie et en Syrie, selon un bilan mercredi 8 fĂ©vrier Ă  la mi-journĂ©e. Pourtant, tout espoir n'est pas perdu. Et les recherches se poursuivent en Turquie pour tenter de retrouver des survivants sous les dĂ©combres aprĂšs les deux violents tremblements de terre lundi. Parmi les personnes mobilisĂ©es pour tenter de retrouver des rescapĂ©s, comme ce bĂ©bĂ© miraculeusement retrouvĂ© vivant, quelque 73 militaires français de la SĂ©curitĂ© civile sont Ă  pied d'Ɠuvre depuis la soirĂ©e de mardi 7 fĂ©vrier. 

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Dans une avenue de la ville d'Osmaniye, dans le Sud-est du pays, plongée dans le noir, les militaires travaillent sous la lumiÚre de leur lampe frontale avec en fond le bruit des grues. "Une potentielle victime serait encore en vie ensevelie sous les décombres, explique le llieutenant-colonel Cyril. C'est l'information que l'on a eue de la part nos collÚgues turcs. Là, on part avec une équipe de sauvetage déblaiement pour déjà confirmer s'il y a bien une personne ensevelie et vivante."

A Osmaniye, en Turquie, les secours s'activent pour retrouver d'éventuels rescapés, aprÚs les séismes du 6 février 2023. (WILLY MOREAU / RADIO FRANCE)

Les dégùts sont impressionnants. "Des pierres jonchent le sol, détaille le lieutenant-colonel. Il y a d'énormes fissures qui traversent de nombreux bùtiments. La tùche est immense."  Les secouristes français se relÚvent. Certains rentrent au camps de base les visages tirés. 

Une citoyenne franco-turque épaule la Sécurité civile pour faire la traduction

Les militaires se concentrent sur un ancien immeuble de huit Ă©tages totalement effondrĂ© sur lui mĂȘme, sous un amas de bĂ©ton et de fer. Environ 32 personnes sont potentiellement bloquĂ©es sous les dĂ©combres.

Pour faciliter les échanges avec les secouristes turcs, les militaires sont aidés par Lili, une Franco-turque. La mÚre au foyer s'est portée volontaire pour faire la traduction entre les deux groupes de nationalités. "Là, ils disent qu'ils ont entendu une personne il y a 30 minutes, explique Lili aux militaires français. Ils vont retirer l'escalier et vous laisser travailler sur cette zone."

Lili ne se voyait pas rester chez elle aprĂšs ces Ă©vĂšnements. "Je ne pouvais pas rester Ă  la maison Ă  rien faire. J'ai prĂ©fĂ©rĂ© venir pour traduire directement sur place. J'habite un peu plus de l'autre cĂŽtĂ©, lĂ  oĂč il y a eu de gros dĂ©gĂąts, comme ici, oĂč il y a plein de grands immeubles comme celui ci, il y en a trois qui se sont Ă©croulĂ©s autour du notre. On a rĂ©ussi Ă  s'en sortir vivant avec mon mari et mes enfants."

Des dizaines de secouristes turcs dĂ©blaient minutieusement un amas de gravats, un ancien immeuble de huit Ă©tages. 32 personnes seraient sous les dĂ©combres. Deux chiens de la sĂ©curitĂ© civile ont Ă©tĂ© dĂ©pĂȘchĂ©s pour retrouver des personnes vivantes. Un radar est Ă©galement dĂ©ployĂ© pour sonder le moindre rythme cardiaque. Le verdict tombe : "Le radar n'a rien donnĂ©", soupire un militaire de la sĂ©curitĂ© civile. Les recherches ont continuĂ© toute la nuit.

Le reportage de Willy Moreau Ă  Osmaniye, en Turquie

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