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Saint-Brieuc expose les gagnants du World Press Photo 2015

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Si Saint-Brieuc est connue pour son célèbre festival Photoreporter (qui se déroulera cette année du 3 octobre au 1er novembre 2015), la ville accueille pour la première fois en partenariat avec Photoreporter, les vainqueurs du prestigieux prix du photojournalisme World Press Photo 2015. 45 prix ont récompensé le travail de 41 photographes de 17 nationalités différentes.

La totalité des 145 clichés primés exposés à la galerie commerciale des Champs de Saint-Brieuc jusqu'au 14 août seront présentés à Paris en septembre. Ces deux villes sont les seules à accueillir cette exposition en France.
 
Géopolis vous propose d’en découvrir 14 clichés. 

Depuis 1993, l’homosexualité n’est plus un délit en Russie. Et depuis 1999, elle n’est plus considérée comme une maladie mentale. Pourtant, les actes homophobes perpétrés par des groupes religieux et nationalistes, la discrimination sociale et juridique et le harcèlement envers la population gay et les nouvelles lois promulguées par Vladimir Poutine punissant tout acte de «propagande» homosexuelle, prouvent que la vie des minorités sexuelles devient de plus en plus difficile en Russie. La photo de Mads Nissen fait partie d’un reportage intitulé «L’homophobie en Russie». Le photographe a expliqué dans le magazine «Têtu» : «J’ai ressenti le besoin de montrer en photos mon véritable sujet : l’amour et le désir irrépressible entre deux personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle.» Le choix de cette photo comme premier prix du World Press Photo a été controversé.   (Scanpix/Panos Pictures)
Elle est diplômée en photojournalisme et travaille principalement sur les populations marginalisées. Au sein des associations comme Beyond Empathy ou Slippry Sirkus qui viennent en aide aux personnes en situation de précarité ou encore en tant que rédactrice à «The Australian Photojournalist», un magazine engagé, elle pose un regard critique sur le journalisme et sa pratique dans les médias. Raphaela Rosella a voulu avec ce travail redonner la parole aux plus déshérités en Australie. Beaucoup de communautés défavorisées sont confrontées à une pauvreté persistante, au racisme, aux traumatismes transgénérationnels, à la violence et à la drogue. (Oculi)
La photojournaliste s’intéresse particulièrement au documentaire social concernant principalement les femmes et les enfants. Avec ce reportage, la photojournaliste nous parle de la Moldavie, le pays le plus pauvre d’Europe. Au cours de ces dix dernières années, un tiers de la population active a quitté le pays à la recherche d’emplois mieux payés. Les enfants sont souvent gardés par des parents âgés, ou laissés dans des orphelinats. Selon les estimations de l'Unicef, plus de 150.000 garçons et filles doivent grandir sans leurs parents. Les écoles ferment et les villages se transforment peu à peu en villes fantômes.  (Moment Agency / INSTITUTE pour Socionomen / UNICEF)
Sarker Protick a commencé la photo à l’âge de 24 ans. Il veut raconter son pays, des histoires dont on ne parle habituellement pas. Le projet «What Remains», sur ses grands-parents enfermés dans leur appartement à Dacca, est un travail sur la maladie et la vieillesse. Techniquement, il veut combattre les stéréotypes visuels et pour cela il a utilisé un procédé de surexposition, créant ce qu'il appelle «les images haute-clés».   (Sarker Protick)
En février 2014, des manifestations renversent le leader ukrainien Viktor Ianoukovitch et installent à sa place Petro Porochenko. Des séparatistes à l’est du pays majoritairement russophones s'y opposent et mettent en place une république populaire autoproclamée dans les régions orientales de Donetsk et Lougansk. Les violences entre forces gouvernementales et séparatistes ont fait de nombreuses victimes. Sergei Ilnitsky a travaillé sur des sujets aussi variés que la vie quotidienne dans les villages russes,  les enfants dans les pénitenciers en Sibérie, la grève des mineurs dans la région de Kemerovo, la centrale nucléaire de Tchernobyl, l’enrôlement des jeunes dans l’armée ou les Jeux olympiques d'été de 2012 à Londres. Le photographe parle de son travail. (European Pressphoto Agency)
En Chine, le Père Noël est plus célèbre que Jésus. De nombreux Chinois réveillonnent le 24 décembre. «The Guardian» a mené une grande enquête sur la province de Yiwu où 600 usines produisent 60% des décorations de Noël dans le monde. Mais cette série de photos n’a pas du tout été utilisée de la même façon en Chine qu’en Occident. Le photographe veut nuancer l’impression négative (exploitation des ouvriers, aliénation du travail…) que peuvent dégager ces photos pour un œil occidental. Car pour lui, ces jeunes migrants viennent de régions rurales très pauvres où la plupart des gens sont sans travail et ne mangent pas à leur faim. Ici, ils ont un toit et peuvent même un jour peut-être devenir riche. Le photographe estime que la photo doit faire réfléchir, changer le regard des gens sur les autres et casser les a priori qu’ils soient chinois ou occidentaux. La photo est un moyen de communication universel. Mais il n’est pas dupe, il sait que pour pouvoir continuer d’exercer son métier en Chine, il doit faire très attention à ne pas braquer les censeurs du gouvernement et que son propos ne soit pas dénaturé. En 2013, en Chine, Ronghui Chen était considéré comme l'un des 10 meilleurs photographes. (City Express)
Multi récompensé, invité à de nombreuses émissions à la télévision ou à la radio, exposé dans le monde entier, Tomas van Houtryve est une star de la photo. Il a travaillé sur la prison militaire de Guantanamo Bay à Cuba ou encore sur les derniers pays où le Parti communiste est au pouvoir. Les Etats-Unis utilisent depuis 2002 des drones pour recueillir des informations et frapper de nombreuses cibles au Pakistan, au Yémen, en Somalie. Ces attaques font beaucoup de victimes parmi les civils. Avec son projet Blue Sky Days, le photographe a utilisé un petit drone pour photographier aux Etats-Unis des rassemblements humains comme des mariages, des funérailles, des personnes en prière. Des lieux qui, dans les pays attaqués, sont souvent les cibles de frappes aériennes effectuées par les drones. Selon lui, l'activité humaine est plus en plus absurde et dangereuse quand elle perd son empathie. Le photographe explique son travail dans le magazine Wired.  (VII pour Harper’s Magazine )
La photographe a vécu et travaillé dans le monde entier. Elle est exposé dans de nombreux pays et ses reportages publiés dans des journaux et des magazines prestigieux comme «GEO», «Newsweek», «The Guardian», le «New York Times», «Le Figaro»…  Saluée et reconnue par les professionnels de la photo, son regard se veut avant tout humaniste. A travers son travail sur le braconnage au Kenya, elle a voulu parler des communautés indigènes qui se retrouvent en première ligne dans les conflits qui opposent braconniers et gardes-chasse armés. (Ami Vitale)
Le photographe a couvert à travers ses reportages de nombreux conflits dans le monde. Depuis 2005, Pete Muller travaille sur les répercussions qu’engendrent sur les individus la guerre, la pauvreté, les troubles sociaux. Son travail se veut être une étude de l’intime. Ses photos sont là pour que ceux qui les regardent ne restent pas  indifférents à la souffrance humaine. Alors qu’il vit au Kenya, il s’est senti obligé de couvrir l'épidémie d'Ebola qui a infecté plus de 22.400 personnes et en a tué plus de 8.900 en Afrique de l'Ouest en 2014. Il a réalisé deux voyages en Sierra Leone pour suivre l’évolution de la maladie et comment les gens y réagissent et se comportent. Voir son interview (National Geographic) (Prime pour National Geographic / The Washington Post)
Le photographe avait déjà réalisé des clichés en prise de vue aériennes quand il a pris cette photo de migrants traversant la Méditerranée lors de l’opération Mare Nostrum (OMN). Le nombre de personnes risquant leur vie a fortement augmenté ces deux dernières années en raison des nombreux conflits au Moyen-Orient. L’OMN a mobilisé plusieurs ONG pour tenter non seulement de sauver des vies, mais aussi de fournir une aide médicale, des conseils et un soutien culturel.  (Massimo Sestini)
En novembre 2013, des manifestations éclatent sur la place Maïdan à Kiev. Des milliers de personnes pro-européennes affrontent les forces de l’ordre dans une violence incroyable. L’apogée de cette semaine sanglante a lieu les 18 et 19 février. Jérôme Sessini, photographe de l'agence Magnum, était sur le terrain au moment où les forces de l’ordre tirent sur les  manifestants. «Je pensais qu'ils tiraient avec des balles en plastique ou en caoutchouc. C'est seulement quand j'ai entendu les coups de feu que j'ai reconnu le bruit des balles réelles, des tirs de Kalachnikov», raconte-t-il à «Télérama». Des ses premiers pas dans la photographie, il couvre la guerre  au Kosovo. Depuis, il s’est rendu en Palestine, en Irak, au Liban, en Syrie. Son travail est mondialement reconnu par les médias internationaux. Voir ses reportages (Magnum Photos pour De Standaard)
Le groupe terroriste Boko Haram revendique de nombreux attentats au Tchad et au Nigeria. Depuis plusieurs années, le groupe islamiste attaque les établissements scolaires et kidnappe les jeunes filles. Le 14 avril 2014, 276 écolières du village de Chibok, au Nigeria, sont enlevées dans le dortoir de leur pensionnat. Cet événement fait la une des journaux du monde entier. Glenna Gordon dont les photos sont régulièrement publiées dans les grands médias internationaux, a voulu recueillir auprès de leurs familles des portraits et des objets intimes leur ayant appartenu. La photographe refuse que leur mémoire s’efface, qu’elles ne deviennent une abstraction et juste un chiffre parmi d’autres. Voir son reportage
   (Time / The Wall Street Journal )
Bulent Kilic est un photographe turc né en 1979. En 2005, il rejoint l'Agence Française de Photo pour laquelle il effectue plusieurs missions à l'étranger dont certaines dans des zones de conflits comme l'Ukraine et la Syrie. En 2014, il relate les violences qui éclatent entre la police anti-émeute et des personnes participant à la procession funéraire de Berkine Elvan, en Turquie. C’est un garçon de 15 ans touché à la tête par une bombe lacrymogène alors qu'il était sorti chercher du pain pendant des manifestations  antigouvernementales, en juin 2013. il est décédé après neuf mois de coma. Par la suite, de nombreux conflits vont éclater dans le pays contre son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan jugé de plus en plus autoritaire. Bulent Kilic raconte… (Agence France-Presse)
En Chine, dans de nombreux spectacles ou dans les zoos, les animaux sont extrêmement populaires. Mais les groupes de défense animale après des années de combat ont réussi à les faire interdire dans les cirques. Des règlements ont été également mis en place pour stopper la violence dans les zoos publics. Mais de nombreux dresseurs disent ne pas être au courant des nouveaux décrets et n’ont aucunement l’intention de stopper leurs pratiques. Yongzhi Chu est un photographe documentaire. Voir plus de photos
  (Yongzhi Chu/ Zhejiang Daily Press Group)

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