"Rien n’interdit plus la consultation de ces archives, dans un souci de transparence, pour faciliter le travail de mémoire". Voilà ce qu’affirmait l’entourage de François Hollande, le 7 avril 2015, 21 ans après le déclenchement du génocide rwandais, entre 800.000 et un million de Tutsis et d’opposants Hutus, massacrés par les extrémistes Hutus, en 1994. A LIRE AUSSI ►►► La France déclassifie des documents sur le génocide rwandais Le chercheur François Graner, auteur d’un livre sur l’armée et le Rwanda, a donc pris l’Elysée au mot et demandé l’accès aux 83 documents officiellement déclassifiés aux Archives nationales. Et voici ce qu’on lui a répondu : "J’ai pu consulter deux documents, en tout et pour tout". -Des documents qui n’ont pas un grand intérêt… Qui ont un intérêt limités, effectivement. Il y a visiblement beaucoup d’arbitraire et surtout une grosse volonté des gouvernants et des proches de Mitterrand de verrouiller cette question. Ça semble suggérer qu’il y a beaucoup de choses à cacher". Rwanda : les archives de l'Elysée toujours interdites aux chercheurs - reportage Benoît Collombat écouter C’est l’ancienne ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, ex-chargée de mission auprès de François Mitterrand dans les années 1990 qui est la mandataire de ces archives présidentielles. Et qui a refusé l’accès sur dérogation à ces documents. (La réponse négative de Dominique Bertinotti ©) Ce qu’elle assume parfaitement : "On peut estimer que ces documents sont trop sensibles. Les archives ne sont pas faites pour alimenter des polémiques, mais au contraire pour apporter un éclairage scientifique". -Mais comment apporter cet éclairage si on ne peut pas consulter ces archives ? "Tout n’est pas consultable". Du coup, un recours pour consulter ces fameuses archives a été déposé devant la Commission d’accès aux documents administratifs. #Rwanda, les massacrés n'ont plus de voix. Les rescapés perdent espoir. A nous d'entretenir amitié et confiance. En vérité ChT— Christiane Taubira (@ChTaubira) April 7, 2016