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Info franceinfo Interpol retire la notice rouge émise contre le Français Yoann Barbereau, condamné à quinze ans de camp en Sibérie

Dans sa décision, consultée par franceinfo, l'organisation internationale de police criminelle souligne le "caractère politique" du dossier judiciaire russe à l'encontre du Français.

Article rédigé par franceinfo - Alice Galopin
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'ancien directeur de l'Alliance française d'Irkoutsk (Russie) Yoann Barbereau, lors d'une conférence de presse à Nantes (Loire-Atlantique), le 10 novembre 2017. (LOIC VENANCE / AFP)

Nouveau rebondissement dans l'incroyable histoire de Yoann Barbereau. Ce ressortissant français avait fui la Russie en 2017, après avoir été condamné dans une affaire de pédophilie montée de toutes pièces, selon lui, par les services secrets du pays. La notice rouge émise par Interpol à son encontre vient d'être retirée, selon un courrier de l'organisation internationale de police daté du lundi 17 août et que franceinfo a pu consulter. Dans ce document, Interpol motive sa décision en avançant le "caractère politique" de cette affaire. "C'est une victoire", souffle Yoann Barbereau, auprès de franceinfo.

Ancien directeur de l'Alliance française à Irkoutsk, en Sibérie, il a été emprisonné en 2015, puis assigné à résidence en Russie, après des accusations de pédophilie sur sa propre fille. Des accusations qu'il a toujours démenties, assurant avoir été victime d'un "kompromat", un dossier compromettant monté contre lui. L'année suivante, il avait fui sa résidence surveillée à Irkoutsk, pour se cacher à l'ambassade de France à Moscou. En novembre 2017, il avait cette fois passé la frontière russe et rejoint la France. Au lendemain de son retour, il racontait sa rocambolesque cavale de 8 000 kilomètres sur le plateau d'"Envoyé spécial".

"La confirmation que le dossier russe ne tient pas"

Interpol avait émis une notice rouge contre le Français, sur la base d'un mandat d'arrêt russe, après sa condamnation par contumace à 15 ans de camp à régime sévère en Sibérie, en décembre 2016, par la justice du pays qui ignorait alors où il se trouvait. A son retour en France, Yoann Barbereau avait formulé une requête auprès d'Interpol pour demander le retrait de cet avis de recherche international. Le Français se réjouit de la décision prise par l'organisation internationale, qui met en avant "la dimension politique prédominante dans cette affaire"Une façon de reconnaître, selon lui, qu'il a été l'objet d'un coup monté par les services secrets russes. "C’est la confirmation que le dossier [russe] ne tient pas", ajoute son avocat, Olivier Arnod, contacté par franceinfo.

C’est un regain de liberté. C’est vraiment la fin de la sortie de prison.

Yoann Barbereau

à franceinfo

En avril, l'Etat français avait par ailleurs été condamné à lui verser plus de 300 000 euros d'indemnités. Yoann Barbereau avait saisi le tribunal administratif de Paris après le refus du ministère des Affaires étrangères d'une demande d'indemnités au titre de la "protection fonctionnelle", due aux fonctionnaires et agents publics quand ils sont victimes d'attaques. Contacté au sujet du retrait de la notice rouge de Yoann Barbereau, le ministère des Affaires étrangères n'a pas, à l'heure où nous publions cet article, réagi auprès de franceinfo. Une ultime requête, cette fois contre l'Etat russe, est toujours en cours auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). 

En février, Yoann Barbereau a publié un ouvrage où il revient notamment sur ses 71 jours d'emprisonnement, intitulé Dans les geôles de Sibérie (éd. Stock). Grâce à la levée de son avis de recherche international, il s'enchante de pouvoir désormais assurer la promotion de son livre à l'étranger "sans [se] poser de questions", et pense en écrire une suite.

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