: Vidéo Sibérie : à la rencontre des éleveurs de rennes
Pour faire face à la pénurie de viande européenne, Moscou se tourne vers la viande de rennes, permettant aux éleveurs traditionnels du cœur de la Sibérie de retrouver des couleurs.
Une plaine longue de milliers de kilomètres recouverte de neige. En Sibérie, il faut une carte et un regard averti pour trouver un campement de nomades. Une équipe de France 2 est partie à la rencontre d'éleveurs de rennes, un voyage au cœur du Grand Nord.
Le début du mois de novembre est une période très importante pour la tribu Yangassov composée de huit personnes, dont les enfants, qui s'occupent d'un troupeau de 5 000 bêtes. "Nous allons rassembler tout le troupeau. Il faut compter nos bêtes, surtout les femelles et les petits", assure Alexei. Le renne, qui joue tous les rôles – le transport, la surveillance des troupeaux, les vêtements et l'alimentation - est le bijou du cercle polaire.
Première hausse des commandes en 25 ans
Les hommes de la coopérative appliquent les nouvelles consignes de Moscou. "Nous allons envoyer à l'abattoir 25 % du troupeau pour atteindre des rendements de viande plus importants", explique le gérant de la coopérative Georgy Passynkov. Il s'agit de la première hausse des commandes en 25 ans. Le renne a en effet été remplacé par le bœuf ou le porc, des viandes importées d'Europe. L'embargo imposé par l'Europe pousse donc les Russes à se tourner vers le renne, qui s'apparente à la viande de taureau, mais en plus fort.
La grande transhumance a commencé. Des dizaines de milliers de rennes sont menés vers les enclos, avant l'étape de l'abattoir. Les éleveurs jugent qu'ils ne pourront pas toujours suivre les commandes. C'est notamment le cas de Grigory Orlik, qui explique que s'il vend "5 000 bêtes cette année, et que l'an prochain, on lui en demande 10 000, ce ne sera pas possible". La raison : "les terres d'élevage ne grandissent pas" .
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