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Vidéo "Je suis la honte de la famille, et la seule façon de laver cette honte, c'est de me tuer", explique un homosexuel qui a fui la Tchétchénie

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Envoyé spécial.  "Je suis la honte de la famille, et la seule façon de laver cette honte, c'est de me tuer", explique un homosexuel qui a fui la Tchétchénie
Envoyé spécial. "Je suis la honte de la famille, et la seule façon de laver cette honte, c'est de me tuer", explique un homosexuel qui a fui la Tchétchénie Envoyé spécial. "Je suis la honte de la famille, et la seule façon de laver cette honte, c'est de me tuer", explique un homosexuel qui a fui la Tchétchénie (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

 A ne pas manquer dans "Envoyé spécial" le 23 novembre, des témoignages de Tchétchènes qui se cachent en France après avoir fui leur pays. Depuis le début de l'année, ils y sont persécutés par les autorités en raison de leur homosexualité.

Arrestations systématiques, tortures… en Tchétchénie, les homosexuels sont victimes d'une chasse à l'homme. Ces persécutions ont l'appui de la population, car dans cette République autonome de Russie à majorité musulmane dirigée par un Ramzan Kadyrov ultra-traditionnaliste, l'homosexualité est taboue. Un déshonneur pour les familles – à laver dans le sang. Pour "Envoyé spécial", Elise Menand a recueilli des témoignages glaçants. Extrait.

Les homosexuels arrêtés ont souvent été dénoncés. Pour les obliger à dénoncer à leur tour leurs connaissances, la police les soumet à des tortures dans des prisons non officielles (selon la loi russe, l'homosexualité n'est pas illégale). La plupart finissent par être libérés, mais ils ne peuvent pas rentrer dans leur famille, où les attend un danger plus grand encore. 

"Ma famille m'aurait tué et enterré en cachette"

Aujourd'hui réfugié en France, Sacha a cru mourir pour la seconde fois. "Pour les proches de tous ceux qui ont été arrêtés, ç'a été un coup de massue. La police leur a dit : 'Voilà, votre fils, il est homosexuel. C'est votre honte. Maintenant, c'est à vous de régler le problème'."

Sacha n'a pas attendu que sa famille "règle le problème". Il a réussi à s'enfuir. "Je pense qu'ils m'auraient tué et enterré en cachette sinon", confie-t-il. Azamat, qui se cache en France lui aussi, ne dit pas autre chose : "Je suis la honte de la famille, explique-t-il. La seule façon de laver cette honte, c'est de me tuer." Le pays a conservé des structures claniques et "des coutumes barbares qu'une personne civilisée a du mal à imaginer", selon ses termes. En Tchétchénie, "la rumeur se diffuse à la vitesse de la lumière. A cause de mon homosexualité, mes oncles, mes cousins, ma famille ne seront plus respectés".

Combien d'homosexuels ont-ils été tués, par leur famille ou sous les coups de la police ? Selon les ONG, il y aurait des dizaines de morts.

Extrait de "Chasse à l'homme en Tchétchénie", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 23 novembre 2017.

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