Cet article date de plus de sept ans.
Russie: Poutine règle ses comptes avec Obama en attendant l’arrivée de Trump
A moins d’un mois de la prise de fonction du nouveau président américain, Vladimir Poutine règle ses comptes avec le président sortant. A Barack Obama qui a traité la Russie de pays «plus petit et plus faible», le président russe rétorque qu’il est «plus puissant que n’importe quel agresseur». Il a même ordonné la création d’un missile capable de percer n’importe quel bouclier antimissile.
Publié
Temps de lecture : 4min
Avant l’investiture de Donald Trump à la présidence américaine, prévue le 20 janvier 2017, Vladimir Poutine hausse le ton à l’égard de l’administration sortante. A la veille de sa 12e grande conférence annuelle devant la presse russe et internationale, il a déjà fixé les orientations prioritaires de son armée pour l’année à venir.
La Russie plus puissante que n'importe quel agresseur potentiel, selon Poutine
«Aujourd’hui, nous sommes plus puissants que n’importe quel agresseur potentiel. N’importe lequel», a-t-il lancé avec insistance devant des centaines de généraux et officiers des armées. Une déclaration en réponse, de toute évidence, aux propos quelque peu humiliants de Barack Obama, après les révélations par la CIA sur une cyber-ingérence du Kremlin dans les élections américaines.
L’actuel chef de la Maison Blanche avait affirmé il y a quelques jours: «La Russie est un pays plus petit, un pays plus faible, leur économie ne produit rien que quiconque veuille acheter, à part du pétrole, du gaz et des armes.»
Piqué au vif, mais malgré tout inquiet du déploiement par le Pentagone, en Roumanie et en Pologne, d’éléments de bouclier antimissiles, le chef du Kremlin a même fait monter les enchères.
«Il faut renforcer le potentiel militaires des forces nucléaires stratégiques, avant tout à l’aide de systèmes de missiles capables de garantir le franchissement des systèmes de défense antimissile existants ou à venir», a encore ordonné Vladimir Poutine à ses forces armées.
«Il faut faire attention à n’importe quel changement dans l’équilibre et de la situation politico-militaire dans le monde et surtout aux frontières russes. Et corriger à temps nos plans pour éliminer les menaces potentielles», a-t-il ajouté.
La crise la plus grave entre Moscou et Washington depuis la fin de la Guerre froide
Une surenchère, encore verbale, au moment où les relations entre la Russie et les Etats-Unis connaissent les tensions les plus graves depuis la fin de la Guerre froide. En raison notamment de leurs approches opposées du conflit en Syrie et de la crise ukrainienne.
«Le dialogue avec les Etats-Unis est gelé à presque tous les niveaux. Nous ne communiquons pas ou réduisons au minimum» les contacts, a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Une version confirmée à moitié par le porte-parole du département d’Etat américain.
«Sur les grandes questions, les questions qui importent le plus, il continue à y avoir dialogue», a assuré pour sa part John Kirby, soulignant par exemple que les contacts se poursuivaient entre militaires pour éviter tout incident aérien dans le ciel syrien.
Un ciel dans lequel l’aviation russe s’est montrée particulièrement active et meurtrière. Le ministre de la Défense en a même dressé un bilan très précis, mais impossible à vérifier comme tout ce qui se passe en Syrie.
L'aviation russe a effectué 71.000 frappes qui ont tué 35.000 combattants en Syrie
Selon Sergueï Choïgu, depuis le 30 septembre 2015, les avions russes opérant en Syrie ont effectué 18.000 sorties, portant 71.000 frappes contre l’infrastructure des terroristes. «Nous avons liquidé 725 camps d’entraînement, 405 usines et ateliers de production de munitions, 1500 équipements militaires», a-t-il dit, ajoutant que «35.0000 combattants dont 204 chefs» avaient été éliminés.
Un ultime pied-de-nez de Poutine, accusé de crimes de guerre et contre l'humanité, à Obama avant son départ de la Maison Blanche? Le président russe n’oublie toutefois pas de ménager l’avenir. Au lendemain de l’élection du Milliardaire Trump à la présidence américaine, il avait émis l’espoir d’un «dialogue constructif» et un «travail mutuel» avec Washington «pour sortir les relations entre la Russie et les Etats-Unis de leur situation critique».
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.