Cet article date de plus d'onze ans.

Les Pussy Riot…grrrl

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Comme celles du mouvement punk Riot grrrl, les Pussy Riots sont des jeunes femmes en colère.

Poursuivies en justice pour avoir chanté un hymne anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou, le 21 février 2012, trois membres du groupe sont incarcérés et condamnés à deux ans de camp.
 
Ekaterina Samoutsevitch est libérée après quelques mois de détention, alors que Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina continuent de purger leur peine.

En octobre 2012, la Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova est transférée en Sibérie?

Les membres du groupe chantent, le 20 janvier 2012, sur le toit d’un bâtiment de la Place rouge à Moscou, le Lobnoye Mesto.  Lieu hautement symbolique : c’est là où étaient annoncés les décrets du Tsar et où se déroulaient certaines exécutions publiques. 
 
En décembre 2011, elles réalisent une autre performance haut-perchée, sur le toit d’un immeuble proche du commissariat où est détenu le blogueur contestataire Alexeï Navalny. (REUTERS/Denis Sinyakov)
dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, le 21 février 2012.

Elles dénoncent le soutien à Poutine, candidat pour la troisième fois à la présidentielle de mars 2012, du patriarche orthodoxe Kirill, de son vrai nom Vladimir Goundiaïev.

Elles demandent à la Vierge de chasser du pouvoir celui qui était alors premier ministre.Arrêtées, elles sont accusées d’hooliganisme, d’actes blasphématoires et de sacrilèges envers l’Eglise. Elles encourent sept ans de prison. (AP/ Sergey Ponomarev)
devant la cathédrale de l’Ascension à Novosibirsk (Sibérie).

Dessinée dans le style des icones russes, elle représente un personnage saint, le visage recouvert d’une cagoule comme celles que portent systématiquement les Pussy Riots lors de leurs performances.

Se cacher le visage s’inspire du mouvement des cyber-activistes, Anonymous et de leurs célèbres masques de Guy Fawkes. (AFP/Alexandr Kryazhev/RIA Novosti)
et sa meilleure amie Nadejda Tolokonnikova, l’une des deux autre membres détenues, font partie du collectif Voïna.

Elles ont participé à l’action «Embrasse un flic» dans le métro de Moscou.

Diplômée de l'Institut de l'énergie de la capitale russe, elle travaillait comme informaticienne dans le secteur militaire, où elle participait à la création de logiciels pour le sous-marin nucléaire Nerpa.

Aujourd’hui, elle se consacre à la photo et au multimédia. (AFP/Ramil Sitdikov / RIA Novosti)
est sur tous les fronts des combats écologistes.Que ce soit pour la défense du lac Baïkal (Sibérie), classé au Patrimoine mondial ou contre l'abattage de forêts pour la construction d’une autoroute, elle s’est montrée très active.

Bénévole dans une association pour enfants handiacapés et poète à ses heures, elle étudie aussi à la Haute école de journalisme de Moscou.

Elle est célibataire et mère d’un garçon de cinq ans. (Andrey Stenin/RIA Novosti)
est née à Norilsk, ville industrielle du grand Nord russe. 

Mariée à Piotr Verzilov, membre du groupe Voina. Ils participent à des actions spectaculaires au sein de ce collectif et à des manifestations anti-Poutine. Elle milite pour la cause homosexuelle.

Etudiante en philosophie à l’université d'Etat de Moscou, elle est mère d’une enfant de 4 ans, Hera, nom de la déesse grecque, épouse de Zeus. (AFP PHOTO / NATALIA KOLESNIKOVA)
manifestation de soutien aux Pussy Riot pour dénoncer la mascarade de la réélection de Poutine, menée par un collectif d’artistes, le 31 mars 2012.


Expositions, conférences et spectacles sont organisées à l’intérieur d’un buscirculant à travers Moscou. La police a très vite interrompu cette action. (AFP/ Iliya Pitalev / RIA Novosti)
des manifestants pro-Pussy sont arrêtés, le 19 avril 2012.

Ce jour là, la Cour de justice de Moscou décide le maintien en détention de Nadjda Tolokonnikova et Ekaterina Saloutsevitch.

Leurs avocats décident de porter plainte auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme. (AFP PHOTO / ALEXANDER NEMENOV)
et la militante écologiste Yevgeniya Chirikova lors d’un manifestation à Moscou, le 17 mai 2012.

Piotr Verzilov, le mari (g.) de Nadejda Tolokonnikova, l’une des Pussy accusées, n’hésite pas à comparer l’attitude du Kremlin à celle du pouvoir chinois vis-à-vis de l’artiste Ai Weiwei, assigné à résidence à Pékin.

Yevgeniya Chirikova a reçu le Goldman Environmental Prize en 2012 pour son action militante. (AFP/Iliya Pitalev / RIA Novosti)
montent sur scène à l’invitation du groupe de rock Faith No More, en concert à Moscou, le 1er juillet 2012.

De nombreux musiciens, comme les Red Hot Chili Peppers, Sting, Franz Ferdinand ou encore dernièrement Yoko Ono et Madonna, apportent leurs soutien aux punkettes encagoulées. (AFP/Vladimir Astapkovich / RIA Novosti)
comme d’autres créateurs, accuse le gouvernement de gommer l’aspect politique des Pussy.

Selon eux, Poutine avait justifié le procès du milliardaire Khodorkovski comme une réponse à la corruption. Mais, disent-ils, il est plus dur de s’en prendre à trois filles dont le crime est d’avoir crié leurs opinions politiques.

Des ONG soutiennent les accusées. Amnesty International les désigne comme «prisonnières d'opinion». (Reuters / Trend )
du tribunal Khamovniki qu’elles se retrouvent, fin juillet.

C’est dans ce même lieu qu’avait été jugé le "prisonnier de Poutine", l'ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné depuis 2004.

De nombreux citoyens trouvent que la sanction réclamée est totalement disproportionnée, même si le pays connait depuis plusieurs années un renouveau religieux.

70 % de la population russe se définit comme chrétienne orthodoxe. (AFP PHOTO / NATALIA KOLESNIKOVA)
ni provocation dans nos actions, affirment-elles.

Elles rejettent en bloc les accusations de «haine envers la religion».

Elles n’ont proféré aucune injure envers la communauté des fidèles, ni saccagé quoi que ce soit a l’intérieur du lieu sacré, soulignent leurs avocats. (AFP/Alexey Filippov / RIA Novosti)
il n’y a plus de barreaux mais des parois en verre. Pourtant, le 8 août 2012, les trois Pussy Riot étaient toujours en cage.

Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina sont condamnées le 17 août, à deux ans de camp chacune pour hooliganisme et incitation à la haine religieuse. (AFP PHOTO / NATALIA Kolesnikova)
Ekaterina Samoutsevitch retrouve la liberté. 
 
En appel, sa peine a été réduite à un sursis. On a en effet prouvé qu’elle n’avait pas participé à la performance dans la cathédrale de Moscou.
 
Depuis sa libération, elle a donné de nombreuses interviews et s’est battu pour obtenir la libération de ses deux camarades encore enfermées.
 
Ella a déclaré, fin  février 2013, qu’elles  pourraient sortir de prison par anticipation avant 2014. (AFP/ Andrey Stenin/RIA Novosti)
à Berezniki au nord de Perm dans l’Oural  où Maria Alekhina a été transférée en octobre 2012.
 
Séparée de son amie, Nadejda Tolokonnikova a été incarcérée dans une colonie pénitentiaire de Mordovie.
 
En février 2013, en raison de problèmes de santé, elle a été transférée dans une prison médicalisée. 
 
Les Pussy Riot ont déposé une plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme en dénonçant la violation de leurs droits fondamentaux au cours de leur procès en Russie. (AFP/Pavel Lisitsyn/RIA Novosti)

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