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Jeux de Sochi : les chiffres de la démesure

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Les Jeux Olympiques d’hiver, les premiers qu’organise la Russie, se tiennent du 7 au 23 février 2014 à Sochi. Des moyens colossaux et des sommes astronomiques ont été engloutis pour mettre sur pied en temps et en heure ce projet titanesque entre la mer Noire et les montagnes du Caucase. Tout doit être parfait le jour J. Il en va du prestige personnel et politique du président Vladimir Poutine.

Découvrez en 17 photos, les chiffres des jeux les plus chers du monde.

Trois milliards de téléspectateurs à travers le monde doivent suivre ces JO d’hiver et 13.000 journalistes, tous médias confondus, couvrir l’événement. Environ 120.000 visiteurs sont attendus pour applaudir les 300 médaillés d'or, d'argent ou de bronze. (REUTERS/Kai Pfaffenbach)
Onze sites olympiques sont répartis sur les zones côtière et montagneuse, espacées d’une cinquantaine de kilomètres.
Le parc olympique de Sochi, qui peut accueillir 75.000 personnes, va relier les différents lieux de compétition : le stade Fisht, le palais de glace Bolshoï, l’arène Shaïba, le centre de curling Ice Cube et le palais des sports de glace Iceberg. (AFP PHOTO/MIKHAIL MORDASOV)
Les autres sites se trouvant en altitude vont accueillir le complexe de ski de fond et de biathlon Laura, le centre alpin Rosa Khutor, le complexe de tremplins Russkie Gorki, le centre de sports de glisse Sanki et le parc extrême Rosa Khutor. (REUTERS/Maxim Shemetov  )
Le hockey-sur-glace, le short-track, le patinage de vitesse, le patinage artistique, le curling, le biathlon, le ski de fond, le saut à ski, le combiné nordique, le ski alpin, le ski acrobatique, le snowboard, le bobsleigh, le skeleton et la luge… quinze épreuves au total vont être disputées par 2500 sportifs. (REUTERS/Kai Pfaffenbach)
L'entreprise autrichienne Strabag s’est fortement impliquée dans la construction du village olympique. Une cinquantaine de sociétés autrichiennes ont pu participer à la construction des infrastructures, pour 1,2 milliard d'euros de contrats, soit plus de 3% du volume d'investissement total.  (REUTERS/Pawel Kopczynski)
Réparties pour moitié entre fonds publics et fonds privés, les dépenses explosent. La construction de toutes les infrastructures a multiplié par cinq le budget prévu initialement, pour atteindre 36 milliards d'euros. Vancouver en 2010 avait couté 1,4 milliard d’euros, Londres en 2012, 11,5 milliards et Pékin en 2008, 26 milliards. (REUTERS/Kai Pfaffenbach)
Un nouvel aéroport, deux gares, 200 km de voies de chemins de fer, 400 km de réseau routier, 77 ponts et 12 tunnels… l’enveloppe grossit chaque jour et devient un véritable gouffre financier pour la Russie. ( REUTERS/Kai Pfaffenbach  )
Au cas où la neige ferait défaut, 24 dameuses et 200 spécialistes ont été mis à contribution pour stocker 450.000 mètres cubes de neige. Coût des travaux : plus de 6 millions d'euros. 
               (Artur Lebedev/RIA Novosti)
Le groupe Interros, dirigé par le milliardaire Vladimir Potanine, a construit la station de ski Rosa Khutor. Ses dépenses ont été multipliées par dix. Evaluées en 2006 à 185 millions d’euros, elles atteignent aujourd'hui 1,75 milliard.
  (AFP/Anton Denisov/RIA Novosti)
Mais pots de vins et bakchichs plombent d’autant plus les budgets. Selon diverses estimations, cette corruption généralisée représente de 20% à 50% des dépenses. Vladimir Milov, leader d'un mouvement d'opposition à Vladimir Poutine, a dénoncé le prix exorbitant d'une route et d'une voie de chemin de fer de 48 km, reliant Krasnaïa Poliana à Sotchi : 6,5 milliards d'euros. Une autoroute russe coûte dix fois le prix d’une autoroute française.  ( REUTERS/Pawel Kopczynski  )
Dans un rapport présenté en mars 2013, la Cour des comptes a accusé la société publique russe Olimpstroï d'avoir «pris des décisions qui ont entraîné une augmentation du coût de certains sites olympiques sans apporter d'explications (...), entraînant pour les installations sportives des surcoûts inutiles», de 388 millions d'euros. (AFP/ Mihail Mokrushin/RIA Novosti)
L’entrepreneur Akhmed Bilalov, chargé de la construction du complexe de saut à ski, a été limogé en février 2013 par Vladimir Poutine. Il était accusé d’avoir pris deux ans de retard dans les travaux, faisant passer leur coût de 30 millions d'euros à 200.
  ( AFP/Vitaliy Belousov/RIA Novosti  )
25.000 bénévoles (interprètes, chauffeurs, standardistes…) et 60.000 ouvriers, dont 16.000 non-Russes (originaires d'Arménie, du Kirghizstan, de Serbie, du Tadjikistan, d'Ouzbékistan et d'Ukraine), travaillent sur les chantiers.
L’ONG Human Rights Watch dénonce l’exploitation dont sont victimes les migrants qui travaillent 12h par jour et ont une journée de repos par quinzaine. Sans compter des salaires versés en retard, quand ils le sont. (REUTERS/Maxim Shemetov  )
L'ampleur de l'ambition de Poutine peut se voir aussi dans le traitement exceptionnel accordé à la flamme olympique : 14.000 porteurs et 2900 communes de Russie traversées. Au total, ce parcours, le plus long de l'histoire des JO, fait 65.000 km.
La flamme passe par le pôle Nord, plonge au fond du lac le plus profond du monde et s’envole dans l'espace, où deux cosmonautes de la Station spatiale internationale la réceptionnent. (REUTERS/Sergei Karpukhin)
Les 12.000 policiers mobilisés et les 600 volontaires qui l’ont portée sur 77 km n’ont toutefois pu empêcher que la flamme ne s’éteigne plusieurs fois à son retour à Moscou. Créant une polémique sur le bien-fondé du budget dévolu aux torches. Une enquête a été ouverte pour déterminer si une partie des 4,8 millions d'euros a été gaspillé. (AFP PHOTO / VASILY MAXIMOV)
En avril 2013, le projet d'exterminer plus de 2.000 chiens et chats errants à Sochi avait créé une forte controverse. La mairie avait fait un appel d’offres avec contrat qui s'élevait à des dizaines de milliers d’euros. Mais devant les critiques et les manifestations de militants locaux, la mairie a fini par renoncer. Les animaux seront stérilisés et placés dans des refuges. (REUTERS/Maxim Shemetov)
Suite à une loi russe, discriminatoire envers la communauté homosexuelle, les militants occidentaux ont appelé au boycott des JO. Mais comme Vladimir Poutine ne veut pas un seul incident pendant les Jeux, un décret officiel a été publié en août 2013 interdisant tout rassemblement ou toute manifestation.
  (REUTERS/Tatyana Makeyeva)

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