Cinéma : la mort de Staline en version burlesque
Le nom de Staline ne prête pas forcément à sourire ni à rire, c'est pourtant ce que réussit à faire le réalisateur de La mort de Staline. Un scénario qui joue avec le burlesque et qui imagine toute la nomenklatura soviétique au moment de la mort de leur chef.
Staline va agoniser des heures durant sans soin dans son bureau avant que ses compagnons n'arrivent. Mais qui va lui succéder, c'est tout l'objet de cette satire comique d'une histoire tragique. "C'est une comédie très grinçante qui rend parfaitement compte du climat qui régnait à la tête du Parti communiste et de l'Union soviétique au moment de la mort de Staline. L'équipe qui l'entourait est un véritable gang. Tous les hommes à l'écran sont couverts de sang des pieds à la tête. Ils ont tous des centaines de milliers et des millions de morts personnellement sur la conscience", explique l'historien Stéphane Courtois.
Film interdit en Russie
Pour succéder à Staline, les principaux chefs du clan étaient bien Beria, sinistre patron de la police politique, et Khrouchtchev, futur dirigeant de l'URSS. Le 5 mars 1953, Staline mourait d'une attaque cérébrale. Ce furent des obsèques gigantesques. Des millions de Russes se pressaient pour voir son corps veillé par ses vieux complices unis pour l'occasion ou presque. Aux yeux du monde entier, Staline restait le vainqueur d'Hitler, l'incarnation du peuple russe et de son sacrifice. Les Russes d'aujourd'hui n'auront pas le loisir de voir cette comédie. Le film La mort de Staline, au cinéma mercredi 4 avril, d'Armando Ianucci est interdit à la diffusion.
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