Un rapport au Sénat pour mieux comprendre les Britanniques et l'Europe
C’est souvent affaire de clichés ; l’anglais ne veut pas de l’Europe, l’Europe se demande parfois, surtout nous les français, si le Général de Gaulle n’avait pas raison, lui qui ne les voyait pas, mais alors pas du tout rejoindre notre continent. Et si les choses n’étaient pas aussi simples que cela… Et si les Anglais tenaient à l’Europe mais pas exactement l’Europe à laquelle nous pensons, nous… Et si nous aussi, nous ne nous rendions pas compte, tout à notre énervement, que l’Europe sans eux manquerait de quelque chose et parfois de sérieux.
Des audits pour comprendre
C’est tout le mérite de ce travail que d’apporter de la nuance dans les jugements. La singularité d’une île, certes comme le souligne le titre du rapport, mais une île qui ne vit pas isolée, qui cherche à comprendre ce qui se passe dans le labyrinthe des politiques européennes. Ainsi le gouvernement britannique se lancera à partir de 2012 dans une série d’audits pour évaluer ce qui de son avis pourrait être du domaine de l’Etat et de l’autre des compétences de l’Union européenne. Un travail en profondeur unique en son genre. Seuls les Pays-Bas et la Finlande, mais pas à cette échelle, s’étaient lancés dans un tel travail. Au bout du compte, des idées pour, selon nos voisins d’Outre-Manche, l’Europe de demain. Les explications de la sénatrice Fabienne Keller…
Pragmatisme, efficacité, volonté de revoir le fonctionnement de l’Union européenne. Renégocier en quelque sorte, et cela sur presque tous les bancs de Westminster. Il y aurait donc une forme de consensus politique à l’exception notable de UKIP, le parti europhobe de Nigel Farage.
Quid du Brexit
Mais de « Brexit », la sortie du Royaume-Uni de l’Union, il n’en serait pas vraiment question selon Fabienne Keller. L’euroscepticisme britannique n’est pas une posture hostile à l’Europe mais à son mode de fonctionnement. Et puis, où se situe vraiment le débat, dans quelle catégorie de la population ? Le monde économique sait de quoi serait fait l’avenir en cas de sortie de l’union, les récents sondages démontrent que la population souhaite majoritairement demeurer au sein des 28. En fait selon les interlocuteurs de la sénatrice, une partie de ce débat s’effectuerait plus dans la presse continentale qu’au Royaume-Uni, et qu’à Londres, c’est entre soit que l’on discute, entre les « quatre M, Ministers, MPs, Médias, Mandarins ». Fermez le ban ! Ce n’est peut-être même pas un enjeu de campagne. Enfin, parmi les plus europhiles, certains le sont aussi par posture politique, à savoir les Ecossais…Leur plutôt Bruxelles que Londres étant à prendre avec des pincettes.
A l’arrivée donc, un texte rafraichissant, un regard nuancé sur nos amis britanniques, tant il est vrai que rien n’est jamais ni noir, ni blanc. Mais des amis qui savent se donner les moyens de bien comprendre l’Europe d’aujourd’hui dans le secret espoir de faire de celle de demain, une Europe conforme à leur vision. Plus une communauté d’intérêt qu’une construction politique, plus un « commercer » ensemble qu’un vivre ensemble ;
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