Sang contaminé au Royaume-Uni : Rishi Sunak présente des excuses officielles après la présentation d'un rapport mettant en cause plusieurs gouvernements
Après sept ans de travaux et l'audition de milliers de témoins et l'examen de dizaines de milliers de documents, l'enquête publique sur le scandale de sang contaminé au Royaume-Uni, qui a fait près de 3 000 morts, a rendu ses conclusions, lundi 20 mai, dans un rapport.
Entre les années 1970 et 1990, des milliers de personnes souffrant d'hémophilie ou ayant subi des opérations chirurgicales ont été contaminées par le virus de l'hépatite C et le HIV après avoir reçu des transfusions sanguines. "Cette catastrophe n'était pas un accident. Les contaminations ont eu lieu parce que ceux aux responsabilités — les médecins, les services du sang et les gouvernements successifs — n'ont pas donné la priorité à la sécurité des patients", a insisté l'ancien juge Brian Langstaff, désigné en 2018 pour conduire cette vaste investigation, cité dans un communiqué.
Des excuses officielles après des décennies de dissimulation
"L'ampleur de ce qui s'est produit est horrifiante", décrit dans son rapport de plus de 2 500 pages l'ancien magistrat. La décision d'ouvrir une enquête publique pour faire la lumière sur ce drame avait été prise en 2017 par le gouvernement. Du fait de pénuries de sang, le service public de santé, le National Health Service, s'était tourné vers des fournisseurs américains qui rémunéraient leurs donneurs, parmi lesquels se trouvaient des prisonniers et des membres d'autres groupes présentant un risque important d'infection.
Le rapport dénonce la responsabilité des gouvernements successifs, qui ont tardé à agir lorsque le scandale a émergé. "Il est temps désormais de reconnaître au niveau national ce désastre et d'accorder une juste compensation à tous ceux qui ont subi un préjudice", note Brian Langstaff.
"Je veux présenter des excuses de tout cœur et sans équivoque pour cette terrible injustice", a déclaré devant le Parlement le chef du gouvernement, après la publication de l'enquête. Evoquant un "jour de honte" pour l'Etat britannique, Rishi Sunak a souligné que son gouvernement dévoilerait le 21 mai un programme d'indemnisation face à ce qui est considéré comme "la pire catastrophe médicale" de l'histoire du système public de santé britannique, le NHS.
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