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Visite de Charles III en France : déjà fatiguées, les forces de l'ordre parlent de "la semaine de l'enfer"

Selon les informations de franceinfo, plus de 30 000 membres des forces de l'ordre vont être mobilisés en France ces prochains jours, y compris les unités d'élite.
Article rédigé par Yannick Falt, Xavier Allain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des effectifs de police près de la tour Eiffel à Paris, en septembre 2023. (MIGUEL MEDINA / AFP)

C'est une semaine qui donne des sueurs froides aux forces de l'ordre. Et une source policière au cœur du dispositif le dit sans détour : "C'est la semaine de l'enfer". L'agenda est, en effet, chargé dans les prochaines heures : visite d'Etat du couple royal britannique à Paris, puis Bordeaux, avec notamment une descente des Champs-Elysées, puis la visite et une messe géante au stade Vélodrome du pape François à Marseille avec pas moins de 57 000 invités à l'intérieur, sans oublier plusieurs manifestations, comme celle contre les violences policières ou la Techno Parade samedi à Paris ou encore contre le TGV Sud-ouest, dimanche. Le tout en pleine Coupe du monde de rugby. 

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"C'est la mobilisation de tout un ministère", a ainsi confirmé sur franceinfo la porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize, reconnaissant une "semaine de défis". Dès ce mercredi 20 septembre, 8 000 forces de l’ordre seront mobilisées, notamment à Paris et jusqu'à 30 000 "pour les 26 h papales". Un "certain nombre de policiers vont être à Paris, Versailles, Bordeaux" pour la visite du souverain britannique "puis Marseille" pour celle du souverain pontife, précise ainsi Beauvau. 

Risque terroriste et ultragauche

Conséquence directe pour des forces de l'ordre déjà fatiguées : des congés supprimés, des formations annulées et des visites ministérielles reportés... mais aussi un risque terroriste toujours très élevé et une mouvance particulièrement surveillée : l'ultragauche à Marseille. D'ailleurs, en plus des policiers et gendarmes sur le terrain, les unités d'élites - Raid, GIGN, BRI - sont également à pied d'œuvre, selon les informations de franceinfo. "C'est pour ça qu'on a supprimé cette semaine les formations qui n'étaient pas obligatoires et les repos qui n'étaient pas planifiés, pour permettre de maintenir toute notre capacité opérationnelle", ajoute Camille Chaize.

"On est énormément sollicités dans certains services, indique Reda Belhaj, porte-parole du syndicat Unité SGP Police en Île-de-France, sur France Bleu Paris. Il y a beaucoup de restrictions, de décalages de congés et de rappels de fonctionnaires. On doit donner une image au niveau international, en Europe et en France, de la capacité des forces de l’ordre à maintenir l’ordre, à assurer la sécurité publique, donc les enjeux sont très importants."

Ne pas "dégrader le service de proximité"

Si la porte-parole du ministère de l'Intérieur affirme sur franceinfo que "l'on est très heureux" de "planifier les choses pour assurer la sécurité de l'ensemble" des événements prévus cette semaine, qui comprennent également la Techno Parade et la Coupe du monde de rugby, elle précise que cette organisation a été pensée pour ne pas "dégrader le service de proximité" : "Si vous allez déposer plainte dans une brigade de gendarmerie ou un commissariat, vous serez reçu de la même manière que d'habitude".

Le syndicaliste craint toutefois une grande fatigue des agents de police : "On a eu un été très court, là on a beaucoup de restrictions de congés et on a encore un nouvel enjeu qui nous attend. On est dans le dur, ça va être la répétition pour les Jeux olympiques. On n'a pas assez de policiers sur le ressort de la préfecture de police et on est très inquiets. Des annonces avaient été faites [2 800 gardiens de la paix supplémentaires doivent être déployés dans l'agglomération parisienne pour 2023], on espère qu’elles seront honorées. Il faut absolument des effectifs supplémentaires au niveau de la préfecture de police". 

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