: Portrait Mort d'Elizabeth II : "J'ai la sensation étrange d'être proche d'elle", confie Baptiste, venu de Caen pour rendre hommage à la Reine
Entre les milliers de Britanniques qui se rassemblent dans une longue file d'attente afin de pouvoir se recueillir devant le cercueil de la reine, franceinfo a rencontré Baptiste, venu de Caen et fan d'Elizabeth II. Il ne pouvait rater l'occasion de lui dire au revoir.
Il n'y a pas que des Britanniques dans la longue file qui serpente depuis l'abbaye de Westminster jusqu'aux quais de la Tamise pour aller se recueillir auprès du cercueil de la reine Elizabeth II, décédée à 96 ans après 70 ans d'un règne qui aura marqué tout un pays. Au milieu des John, Annie, Chris, Tracy et Vicky, croisés dans les premiers mètres de la queue, se trouve Baptiste, 25 ans, venu de Caen. "Je me suis dit 'il faut que j'y aille', confie le Français. Je n'ai jamais eu l'occasion de la voir en vrai. Alors, c'était ma chance de lui rendre hommage."
Une passion venue de l'enfance
Car Baptiste est un grand fan d'ElizabethII. "Depuis petit", il suit l'actualité qui la concerne, ainsi que celle de la famille royale. Il n'a par exemple rien raté du jubilé de la reine d'Angleterre. Cette passion lui vient de son enfance, "sans trop savoir comment l'expliquer". Il cite "sa prestance", "ses looks" - "petit je me souviens que je me demandais si elle mettait parfois deux fois la même tenue tellement elle en avait" - et puis "le côté historique, toutes les années qu'elle a traversées". Dans sa famille, personne n'est vraiment fan de la famille royale. Mais "les livres, les séries, les films" lui permettent de mieux la connaître.
"La série 'The Crown' m'a encore plus rapproché d'elle. C'est quelqu'un qui m'a touché, j'ai la sensation étrange d'être proche d'elle."
Baptisteà franceinfo
Le Caennais s'est décidé au dernier moment, alors qu'il suivait depuis deux jours le cortège funéraire de la reine à la télé, depuis Balmoral jusqu'à Londres. Il avait prévu d'être à Paris, et a trouvé un billet d'avion pour Londres à 50 euros. Il a donc filé direction l'aéroport d'Orly, où il a passé la nuit pour prendre son avion à 6h50. Il a ensuite rejoint directement les bords de la Tamise, où il a passé la journée, armé pour attendre une vingtaine d'heures s'il le fallait, "avec de quoi manger, deux pulls, un k-way, de la crème solaire", détaille le jeune artiste plasticien. Pas grand monde ne sait qu'il est venu à Londres pour ce pèlerinage organisé dans l'urgence, "à part un ami qui a la même passion", confie le jeune homme, tout juste diplômé des Beaux-Arts de Lorient. "Il faudrait peut-être que j'appelle ma mère pour la prévenir que je suis à Londres", note-t-il d'ailleurs.
"J'ai du mal à ressortir de ce moment"
Des vingt heures imaginées, il n'en a en fait attendu que deux après l'ouverture de l'abbaye au public."C'était beaucoup plus fort que mes attentes, vraiment très fort, raconte Baptiste. Le mot, c'est vraiment surréel. J'ai été assez surpris de voir combien c'était fort. J'ai du mal à ressortir de ce moment." Il raconte l'intérieur de l'abbaye : "Tout est très mou avec la moquette. Le lieu est sublime, on arrive un peu en hauteur alors on a le temps de vraiment bien voir le cercueil, encadré par huit gardes. Par-dessus, il y a sa couronne, un sceptre, des lys. Avec les diamants, ça étincelle les yeux."
"C'est très difficile de quitter le lieu."
Baptisteà franceinfo
Devant le cercueil, Baptiste a "juste abaissé sa tête pour montrer son respect". Le dernier hommage d'un Français à celle qui n'était pas sa reine mais "une icône" pour lui. Quant au reste de la famille royale, il continuera à suivre leur actualité de loin. Pour Baptiste, c'était la reine, et personne d'autre.
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