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Londres :des milliers de manifestants contre les armes nucléaires

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi 28 février à Londres pour protester contre le renouvellement du programme de dissuasion nucléaire britannique. Les leaders de gauche, Jeremy Corbyn pour l’opposition travailliste et la Première ministre d’Ecosse, Nicola Sturgeon étaient présents.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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Le 27 février 2016, des milliers de manifestants ont défilé à Londres contre le renouvellement de l'armement nucléaire. (AFP)

Le programme s’appelle Trident, référence à Poséidon le dieu de la mer. Car il s’agit de la flotte nucléaire stratégique du Royaume-Uni, composée de quatre sous-marins nucléaires lanceurs de missiles. Les bâtiments sont basés en Ecosse à Faslane, d’où la présence à la manifestation de la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon.
 
Quatre vieux sous-marins composent la flotte que le Premier ministre David Cameron aimerait bien remplacer par des «Successor» au début des années 2030. Mais la facture est salée :près de 39 milliards d’euros. Le coût faramineux d’un armement que certains jugent dépassé, a bien sûr mobilisé la gauche du pays.
 
Souvenirs, souvenirs
Jeremy Corbyn, le leader du Labour, avait 16 ans quand il a rejoint les rangs de la campagne pour le désarmement nucléaire (CND). Il y a 50 ans de ça… Pour autant, les Travaillistes ne parlent pas d’une seule voix sur ce dossier. Ainsi Lord Hutton a déclaré sur BBC Radio 4 :«Si nous voulons conserver notre pays en sécurité, choisir le chemin du désarmement unilatéral est une chose totalement stupide.»
 
Des arguments bien classiques, entendus des milliers de fois durant la guerre froide des deux côtés de la Manche!

Autre argument tout aussi classique qui explique l’adhésion au programme Trident de  certains travaillistes : l’emploi. «Il y a des milliers d’emplois qui en dépendent» a déclaré Paul Kenny le secrétaire général du puissant syndicat GMB. «Il y a près de 50 sites au Royaume-Uni où la vie des familles dépend des contrats de Défense».
 
 
Le Parti national écossais (NSP) a lui beaucoup moins d’états d’âme. La flotte basée à Faslane est plutôt jugée comme une présence encombrante, tant pour la fibre nationaliste que pour l’aspect écologique. Majoritairement la gauche écossaise est contre le nucléaire militaire.
 
La très forte mobilisation constatée samedi à Trafalgar Square prouve que le nucléaire militaire reste une préoccupation dans le pays. Leanne Wood, la dirigeante du parti nationaliste gallois résume le dossier. «Quand le recours à la banque alimentaire est au sommet, que le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand, que le NHS(système de santé) a besoin de toujours plus de moyens, c’est une honte de dépenser des milliards pour des armes dont personne ne veut et que personne n’utilisera.»

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