Le Royaume-Uni pense déjà aux législatives où les Verts progressent
Les travaillistes sont donnés pour l'instant en tête pour les législatives de 2015. Ils devanceraient les conservateurs, le Ukip (très loin de son score aux Européennes) et les Lib Dem. Un sondage récent montre les Verts à 8% d’intentions de vote. Un beau score pour ce petit parti qui désormais fait jeu égal avec les Lib Dem, au pouvoir avec les conservateurs. En 2010, les Verts n’avaient obtenu que 1%. Autre signe que le parti écologiste a le vent en poupe, ses effectifs ont, semble-t-il, fortement gonflé. Plus 28% et même 70% chez les jeunes.
Plusieurs raisons expliquent cette progression. Nouveau leader, une femme, Natalie Bennett, venue du journalisme. Nouvelle organisation plus efficace, plus «professionnelle», note The Economist.
Le parti écologiste a aussi nettement élargi son discours avec un programme résolument social et à gauche, destiné aux électeurs déçus par la gauche, marchant allègrement sur les platebandes du parti travailliste. Parmi les propositions chocs des Greens, un «salaire minimun à 10 livres, la nationalisation des transports publics et la protection du service de santé NHS», affiche le site du parti. Les Verts sont même en faveur d’un impôt sur la fortune pour les personnes possédant plus de 3 millions de livres.
Dans le système électoral anglais – uninominal à un tour –, celui qui arrive en tête du vote dans une circonscription emporte le siège. Difficile donc pour une «petite» organisation de prendre des sièges aux deux grands partis (même si lors des dernières élections, les Lib Dem avaient réussi une belle percée). Résultat : les Verts seraient contents de pouvoir au moins garder leur siège de Brighton.
Dans une interview à The Independent, Mme Bennett dit cependant espérer conquérir deux autres sièges, à Norwich et à Bristol. «Les gens ont un profond sentiment d’insatisfaction avec le système actuel. Nous avons besoin de quelque chose de différent, nous avons besoin de changement réel», affirme-t-elle dans un discours marqué à gauche.
Dans un pays dirigé par les conservateurs et dans lequel la gauche n’a pas été très sociale…, le discours des Verts détonne en dénonçant une société inégalitaire, fustigeant les banques tout en se disant hostile au gaz de schiste défendu par le Premier ministre.
Pas étonnant que le très libéral (au sens anglo-saxon du terme) journal The Economist affirme que les Verts «adoptent le populisme de gauche» et les qualifient de «Ukip de gauche». Mais ce type d'argument pourrait se montrer insuffisant pour bloquer leur progression même si Natalie Bennett est d'accord avec le Ukip sur une chose : «La classe politique ne ressemble pas ou n'a pas la même vie que la plupart des gens en Grande-Bretagne. La classe politique ne nous représente pas.»
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