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Immobilier à Londres: pour un million, t'as plus rien...

D’un point de vue immobilier, Londres est l’une des villes les plus chères du monde. S’y loger est une mission (presque) impossible. Résultat : pour trouver un toit, la colocation est devenue un phénomène ultra-banal. Mais de plus en plus, il faut accepter de partager sa chambre, voire son lit, comme le montre une enquête de France 2 signé Loïc de La Mornais et Cassandra Mallay.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Les gratte-ciel et l'église médiévale Saint Andrew Undershaft cohabitent dans le ciel de la City de Londres... ( REUTERS - Toby Melville)

Oh dear… ! En matière d’immobilier de luxe, la capitale d’Albion n’est battue que par deux villes : Monaco et Hong Kong. Selon Le Figaro, pour un million d’euros, on n’a plus rien, ou presque : on peut juste s’offrir 17 m2 à Monaco, 20 m2 à Hong Kong et 22 m2 sur les bords de la Tamise. D’une manière générale, la situation est telle que les locataires doivent parfois consacrer jusqu’à 60 % de leur salaire pour avoir le droit de dormir sous un toit !

Ils ne sont probablement pas prêts de voir le bout du couloir. Selon le Guardian, «les prix moyens de l’immobilier (…) pourraient doubler d’ici 15 ans» dans la cité britannique…

Conséquence : «pour un ménage typique de la classe moyenne, avec deux enfants, trouver un logis abordable dans la capitale (britannique) est une mission quasi-impossible», constate le journal canadien La Presse. Sur internet, on trouve nombre de témoignages de Français qui ont toutes les peines du monde à se loger, et plus généralement à joindre les deux bouts.

Capture d'écran de Facebook (Capture d'écran de Facebook)

«Londres devient-elle folle ?», se demandait (en mars 2014) un certain Alex sur son blog et sur Facebook. «Un peu plus de 4 ans que je suis à Londres et pour la première fois, je me dis que Londres a bien changé et est en passe de devenir un peu plus inabordable chaque jour», explique-t-il.

Bed sharing
«Le trop faible effort de construction explique largement cette situation très tendue. (…) Cette pénurie est aggravée par la pression des investisseurs étrangers qui laissent parfois leurs propriétés vides, et par la prolifération d’immeubles de luxe qui chassent les habitants pauvres vers des banlieues de plus en plus lointaines, voire en province», explique Le Monde. Et ce alors que les prix des transports sont nettement plus élevés qu’à Paris.

Dans ce contexte, chacun se débrouille comme il peut. Avec un salaire de 1650 livres (2150 euros), Laurent, cadre dans le tourisme, «partage une maison avec quatre autres garçons», raconte le site vivrealetranger.studyrama.com. Et chaque jour, pour se rendre à son travail, il passe trois heures dans les transports…
 
Le flatsharing (colocation) est un phénomène fréquent. Mais les prix étant ce qu’ils sont, on en arrive maintenant au… room sharing (partage de chambre). En clair, on partage… sa chambre avec d’autres locataires. Pour une seule pièce, la Française Alisson, l’Espagnole Antonia et la Bulgare Mira doivent quand même débourser chacune… 500 euros, comme le montre le sujet de France 2.


Mais il y a encore mieux, c’est le bed sharing, le partage… de lits. Les Françaises Anaïs et Céline ont fait le choix d’une chambre relativement grande (18m2). Mais elles doivent dormir dans les mêmes draps. «Une manière d’apprendre que le rêve londonien, c’est aussi cela. Cela s’appelle le marché ultralibéral de l’offre et de la demande», conclut le sujet de Loïc de La Mornais et Cassandra Mallay.

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