Bloody Sunday : toujours pas de justice pour les victimes
Alors qu’en Irlande du Nord, on commémore les 50 ans des terribles évènements survenus le 30 janvier 1972, aucune procédure judicaire n'a abouti à l'encontre du gouvernement britannique. Boris Johnson souhaite même mettre en place une amnistie pour ces crimes.
Dimanche 30 janvier 2022, l’Irlande du Nord célèbre le triste anniversaire du "Bloody Sunday". Ce jour de 1972, des milliers de catholiques défilent dans la rue pour exiger l’égalité des droits civiques dont ils sont privés depuis 1821. La manifestation pacifique tourne au drame quand l’armée britannique intervient et tue plus d’une dizaine de manifestants. Sur le plateau du 23h de franceinfo, samedi 29 janvier, Fabrice Mourlon, professeur à l’université Sorbonne-Nouvelle et spécialiste de l’Irlande du Nord résume la situation. "Il y a un conflit interne entre deux communautés. Entrent ensuite en jeu les Britanniques puis la République d’Irlande. En ce moment, ce qu’il en reste, c’est un désaccord identitaire et politique entre certaines factions des unionistes et certains républicains", explique-t-il.
Un fonds de pension mais pas de poursuites
Malgré les excuses officielles de David Cameron, ex-Premier ministre britannique, en 2010, les familles de victimes réclament toujours des poursuites pénales. "Une poursuite a été intentée en 2016 mais abandonnée en 2021. Le problème c’est que depuis l’été dernier, Boris Johnson a pour idée de mettre en place une espèce d’amnistie pour tous les crimes commis pendant le conflit", poursuit Fabrice Mourlon. La politique envers les victimes s’est étalée de 1998 - année de l’accord de paix du "Vendredi Saint" - jusqu’à aujourd’hui, mais seul un fonds de pension a été créé pour les victimes physiques et psychologiques.
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