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Attentat du London Bridge : "Ce terrorisme, nous ne le combattrons pas avec de la haine"

Pour le cousin de Sébastien Belanger, décédé lors de l'attenat du London Bridge, il ne faut pas tomber dans la haine, "ce serait donner raison aux terroristes que d’avoir ce sentiment".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Un avis de recherche de Sébastien Belanger sur la partie sud du London Bridge, à Londres. Cet expatrié français est porté disparu depuis l'attaque terroriste du 3 juin 2017 dans la capitale britannique. (PETER NICHOLLS / X03508)

Le 3 juin dernier, une camionnette de location fonce sur le London Bridge de Londres, avant que ses conducteurs n'en sortent pour poignarder au hasard des passants.

Le bilan est de huit morts, dont trois Français. Parmi eux, Sébastien Bélanger, 36 ans. Chef cuisinier au Coq d’Argent, il était installé dans la capitale britannique depuis sept ans. Une partie de sa famille, originaire d’Angers, s'est rendue à Londres samedi 10 juin. Une semaine après l’attentat, Thierry Bélanger, le cousin de Sébastien, a accepté de se confier à franceinfo.

"On n’a pas l’impression d’être dans la réalité", Thierry Bélanger, cousin de Sébastien Bélanger, victime de l'attaque de Londres, à franceinfo

"C’était la passion de la vie, c’était quelqu’un qui était simple, qui aimait bien rigoler, qui aimait bien partager. On ne pouvait que l’aimer, il était apprécié par tout le monde" se souvient son cousin. "Samedi soir, il avait regardé le match" rappelle t-il , avant "d'aller boire un dernier verre avec ses copains avant de rentrer chez lui. Il a reçu des coups de couteau. On ne sait pas combien, on sait que les coups ont été portés au niveau de la tête, du cou et du dos, l’enquête est toujours en cours".

Au moment [où on l’apprend], il ne se passe rien dans nos têtes. On n’y croit pas, c’est le chaos en fait, il n’y a pas de mots, on a toujours l’impression que ça peut arriver aux autres

Thierry Bélanger, cousin de Sébastien Bélanger

à franceinfo

Thierry Bélanger raconte une enquête compliquée, et longue, pour la famille : "Dans les premiers moments, on nous disait qu’il était sur le pont, il y a eu beaucoup de confusions au départ. Nous avions toujours l’espoir de le retrouver vivant quelque part, mais quand on nous a demandé des objets personnels pour faire des tests ADN, on savait, dans la journée du mardi, qu’il n’y avait peut-être plus d’espoir".

Faire son deuil, sans haine

Il ne veut pas, pour autant, tomber dans un sentiment de haine car selon lui, "Je crois que la haine, c’est ce que veulent ces terroristes. Ce serait leur donner raison que d’avoir ce sentiment. Ce qui nous importe, c’est de pouvoir faire le deuil de Sébastien du mieux possible, qu’il soit fier de nous par rapport aux hommages qu’on pourra lui rendre.

On nous annonce que l’enquête va être très longue, et qu’il y aura une convocation d’ici six mois environ.

Thierry Bélanger, cousin de Sébastien

à franceinfo

"Aujourd’hui" décrit-il, "on est encore dans l’action, on veut avancer le plus vite possible pour permettre que le corps soit rapatrié en France, pour qu’on puisse faire une cérémonie. On n’a pas l’impression d’être dans la réalité."

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