Attentat de Londres : "Je crains toujours ce que je vais apprendre en me réveillant"
Après l'attaque de Londres samedi soir, Georges Salines, de l'association 13 Novembre fraternité et vérité, a exprimé sa "lassitude" face à la multiplication récente des attentats.
Un nouvel attentat a fait sept morts et au moins 48 blessés dans la nuit de samedi à dimanche à Londres. Une camionnette a foncé dans la foule et les terroristes ont ensuite poignardé des passants. Georges Salines est le président de l'association 13 Novembre fraternité et vérité, créée après les attentats du 13 novembre 2015, à Paris. Il a perdu sa fille lors de ces attentats. Sur franceinfo, il confie sa "lassitude" face à ces attaques "difficiles à contrecarrer".
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franceinfo : Comment réagissez-vous après cette nouvelle attaque ?
Georges Salines : Je ressens une grande lassitude. J'ai appris l'attentat en me réveillant ce matin (dimanche). J'ai pris l'habitude de ne jamais regarder les informations le soir et de toujours craindre ce que je vais apprendre le matin en me réveillant. Malheureusement, de temps en temps, j'apprends une terrible nouvelle de cet ordre. Rappelons qu'entre Manchester (le 22 mai) et aujourd'hui, il y a eu l'attaque contre les coptes en Egypte ainsi que des attaques à la bombe à Bagdad et à Kaboul. Je voudrais qu'on prête beaucoup d'attention à toutes ces victimes.
Les terroristes à Londres ont utilisé une camionnette, des couteaux. Les services de renseignements sont-ils démunis face à ce type de terrorisme ?
Après les attentats du 13 novembre et de Londres, le 22 mars, toutes les attaques, Nice y compris, sont opérées par des gens qui sont sur place. Ils sont porteurs de passeports ou de cartes de séjour des pays où ils frappent. Cela montre peut-être que Daech a plus de difficultés à se projeter en Occident mais aussi que ce sont des menaces difficiles à contrecarrer. Cela montre enfin que le type de récupération politicienne, comme celle à laquelle s'est livrée le président Trump dans la nuit, sont parfaitement aberrantes, inadmissibles, ridicules, odieuses.
Vous êtes médecin, vous vous êtes intéressé à la psychanalyse. Est-ce que vous vous demandez ce qui se passe dans la tête des terroristes ?
Je me le demande tout le temps, C'est une question essentielle. Il faut comprendre ces mécanismes. À Manchester, un type de 22 ans s'imagine que son devoir sacré est d'aller tuer des gamines de 8 ans, 10 ans, 12 ans, 16 ans. Mais je n'ai pas de réponse. Personne n'a de réponse. On essaie de trouver la parade. Il n'y a rien de plus urgent que de le comprendre.
Que peut-on faire ?
Il y a des questions militaires et diplomatiques. La situation au Moyen-Orient pèse. Le renseignement aussi est important. Il y a des mesures préventives, éducatives et sociétales sur lesquelles il faut travailler. Il faut avoir un plan d'action cohérent et complet. Il me semble que ce n'est pas tout à fait le cas.
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