Attaque à Londres : un attentat en Grande-Bretagne était "inévitable"
Mark Baillie, spécialiste du terrorisme au Royaume-Uni, estime qu'une attaque, comme celle de mercredi à Londres, était "inévitable" sur le sol britannique.
Une attaque, perpétrée mercredi 22 mars à Londres, a fait quatre morts, dont l'assaillant, et près de 30 blessés. Une importante opération de police se déroule à Birmingham ce jeudi. Le Royaume-Uni a déjà déjoué treize tentatives d'attentats ces dernières années. Pour Mark Baillie, spécialiste du Royaume-Uni, une attaque de ce type était "inévitable".
franceinfo : Après Paris, Nice, Bruxelles ou encore Berlin, Londres pouvait-il échapper à un attentat ?
Marc Baillie : Non, c'est une chose inévitable. D'autant plus inévitable que depuis quelques temps maintenant les jihadistes ont fini par comprendre que le simple est aussi, sinon plus puissant, que le compliqué. Ça fait même partie de la politique de Daech.
Les effectifs de police ont augmenté au Royaume-Uni depuis les attaques françaises. Les autorités britanniques peuvent-elles aller encore plus loin ?
Augmenter les effectifs est difficile, sinon impossible. Les spécialisations sont telles qu'on ne peut pas recruter beaucoup de monde du jour au lendemain et encore moins les entraîner. Tout cela est tardif. Cela fait plus de 20 ans que l'on a en Grande-Bretagne des milliers de sympathisants du jihad. Le "Londonistan" (nom donné par les services secrets anglais confirmant que Londres a servi de berceau aux réseaux islamistes jihadistes, ndlr) reflétait surtout la présence de militants étrangers habitant en Grande-Bretagne. La plupart de ces gens-là ont été expulsés de Grande-Bretagne, mais il reste encore des milliers de personnes résidents et citoyens britanniques.
Est-ce que les autorités britanniques ont sous-estimé une menace de radicaux islamistes ?
Sous-estimé peut-être pas, mais le nombre de personnes et les moyens juridiques sont restreints. Jusqu'à peu, on ne pouvait pas, par exemple, prouver un complot si les personnes n'étaient pas passées à l'acte. Maintenant c'est faisable. On a beaucoup amélioré la coordination entre les services de renseignements et les services de police, mais il y a tellement de cibles possibles qu'il est impossible de toutes les suivre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.