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Royaume-Uni: clients cherchent laitues iceberg désespérément

A court de salades et brocolis dans les rayons, les principales enseignes britanniques de supermarché rationnent leurs clients. Acheter plus de trois laitues iceberg à la fois est interdit chez Tesco. Cette pénurie de salades, qui pourrait durer jusqu’au printemps, résulte du mauvais temps qui s'est abattu sur le sud de l''Espagne, premier pays producteur de fruits et légumes de l’UE.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Deux des principales chaînes de supermarchés britanniques, Tesco et Morissons, rationnent les clients en laitues iceberg en provenance d'Espagne pour faire face à une pénurie. (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

«Désolé: temporairement en rupture de stock», pouvait-on lire le 3 février 2017 au-dessus du présentoir à salades d'un magasin Tesco, situé à proximité de la cathédrale Saint-Paul de Londres. La faute à qui? Aux pluies diluviennes et à la vague de froid qui ont frappé le sud de la péninsule ibérique en décembre et en janvier. Les chutes de neige exceptionnelles sur ces régions maraîchères ont limité les quantités de fruits et légumes exportées, bien qu’une partie soit cultivée sous serres. 

Faute de stock en fruits et légumes provenant d'Espagne, des enseignes de supermarchés britanniques ont été obligées de rationner leur clients, à commencer par certaines catégories de salades et les brocolis: pas plus de trois laitues iceberg à la fois, chez Tesco, numéro 1 britannique de la grande distribution. Pour les courgettes, céleris et aubergines, qui ne se bousculent pas depuis plusieurs semaines sur les étals, aucune mesure de rationnement n'a été appliquée.

Conséquence logique de cette pénurie, qui pourrait durer jusqu'au printemps, la hausse des prix. Car pour approvisionner les rayons en fruits et légumes, les supermarchés sont obligés de se fournir aux Etats-Unis, c'est plus loin et donc plus cher.

Chez Morrisons, 4e groupe de distribution britannique, les mesures sont plus radicales. Un client ne peut acheter que deux laitues et trois brocolis. «Nous avons mis en place des quotas (...) pour nous assurer du bon approvisionnement de nos clients réguliers», a expliqué à l’AFP un porte-parole de l’enseigne.
 
De nombreux clients ont réagi à ces pénuries et hausses des prix sur les réseaux sociaux, publiant notamment des photos d'étals vides assorties des hashtags #courgettecrisis («crise de la courgette») et #lettucecrisis («crise de la laitue»). 


Le ministère espagnol de l'Agriculture a néanmoins tenu à rassurer les consommateurs anglais en tablant sur un retour à la normale dans les prochaines semaines. Mais, dit-il, pour les légumes cultivés à l'air libre, la récupération «sera plus lente, en particulier pour la laitue».

Au Royaume-Uni, la production locale se limite aux pommes de terre, aux carottes et aux pommes. Ce qui n'empêche pas les rayons de Tesco d'être bien garnis en bananes d'Equateur, fraises d'Espagne, myrtilles du Chili, nectarines d'Afrique du Sud, champignons des Pays-Bas... en plein hiver.


La dépendance des Anglais aux importations n'est pas nouvelle. Dans un article sur «la crise de la laitue», Le Monde (daté du 9 février) cite Tim Lang, professeur à la city University qui déclare à la BBC: «La dernière fois que le Royaume-Uni était autosuffisant remonte aux années 1780.» Mais la révolution industrielle est passée par là. A tel point que le pays ne produisait plus que 30% de sa propre consommation au moment de la Première guerre mondiale.

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