: Vidéo Intervention en Syrie : comment Hollande, Obama et Cameron ont temporisé
La détermination à sanctionner le régime syrien affichée par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni s'est estompée face aux difficultés rencontrées dans la mise en œuvre d'une action militaire.
En deux jours à peine, les discours sont devenus moins martiaux. François Hollande, Barack Obama et David Cameron ont d'abord affiché leur volonté de sanctionner le régime de Bachar Al-Assad, qui a utilisé des armes chimiques contre sa population. Mais la France, les Etats-Unis et la Royaume-Uni ont dû revoir leur position, face au scepticisme de l'opinion publique à l'égard d'une intervention militaire en Syrie et à l'impossibilité d'un accord au Conseil de sécurité de l'ONU.
Mardi 27 août, François Hollande fustigeait un "acte abject" du régime syrien, "qui le condamne définitivement aux yeux du monde" et "ne peut rester sans réponse". D'un ton solennel, le chef de l'Etat l'assurait : "La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents." Jeudi, Hollande parle bien de donner un "coup d'arrêt" à la violence du régime syrien, mais insiste surtout sur une "solution politique" pour laquelle "tout doit être fait". Confirmation de cet assouplissement, le président prône vendredi une action certes "ferme", mais surtout "proportionnée".
Obama temporise, Cameron essuie un refus
Même chronologie et même changement de ton outre-Atlantique. Mardi, par la voix de leur vice-président, Joe Biden, les Etats-Unis désignent pour la première fois le régime syrien comme responsable du massacre présumé à l'arme chimique du 21 août. Et affichent leur volonté de riposter. Jeudi, la ligne politique américaine n'est plus si claire : le président Barack Obama affirme n'avoir pas encore pris de décision.
Outre-Manche, le revirement est encore plus net. Mardi, le Premier ministre britannique, David Cameron, exige une réaction de la communauté internationale et convoque le Parlement. Jeudi, les députés britanniques refusent une action militaire. Un camouflet pour le chef du gouvernement, qui ne peut que s'engager à respecter cette fin de non-recevoir. Ce "non" britannique met la France dans une position inédite, celle d'allié principal des Etats-Unis.
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