Trois dignitaires du régime syrien condamnés à la réclusion à perpétuité pour complicité de crimes contre l'humanité
Une victoire dans la "lutte contre l'impunité". Trois hauts responsables du régime syrien, jugés à la cour d'assises de Paris pour complicité de crimes contre l'humanité et délit de guerre, ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, vendredi 24 mai. Ali Mamlouk, ex-chef du Bureau de la sécurité nationale, la plus haute instance de renseignement en Syrie, Jamil Hassan, ex-directeur des services de renseignements de l'armée de l'air, et Abdel Salam Mahmoud, ex-directeur de la branche investigation de ces services ont ainsi été reconnus coupables par la cour, qui a ordonné le maintien des effets des mandats d'arrêts internationaux les visant.
Après l'énoncé du verdict, le public dans la salle s'est levé et a applaudi. "C'est le premier procès qui juge et condamne pour complicité de crimes contre l'humanité de si hauts responsables du régime syrien", a salué à la sortie l'avocate Clémence Bectarte, qui défendait plusieurs parties civiles dans ce dossier. "C'est un verdict qui résonne pour des centaines de milliers de Syriennes et de Syriens qui attendent toujours la justice", a-t-elle ajouté.
Les trois hommes absents au procès
Les trois hommes, qui se trouvent vraisemblablement encore en Syrie, étaient absents au procès et donc jugés par défaut, une possibilité offerte dans le système judiciaire français. Ils n'ont par ailleurs mandaté aucun avocat pour les défendre à l'audience. Si, à l'avenir, ils venaient à être arrêtés, ils pourraient soit acquiescer à la peine, soit faire opposition, ce qui conduirait à mener un nouveau procès, en première instance et en leur présence cette fois-ci.
Ils ont été condamnés pour avoir joué un rôle, du fait de leur place dans la chaîne hiérarchique, dans la disparition forcée et la mort de Mazzen Dabbagh et de son fils Patrick. Ces deux Franco-Syriens ont été arrêtés à Damas en 2013 et transférés dans le centre de détention de l'aéroport de Mezzeh, tenu par les redoutés services de renseignement de l'armée de l'Air. Ils n'ont plus donné signe de vie, jusqu'à être déclarés morts en août 2018.
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