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Syrie : "On est sur une mort annoncée de ceux qui restent" à Alep-Est

Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde, est revenue jeudi sur franceinfo sur la proposition russe de créer quatre couloirs humanitaires pour les habitants qui souhaitent fuir Alep-Est. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les habitants d'Alep-Est leurs maisons. (THAER MOHAMMED / AFP)

Les Nations-Unies ont indiqué jeudi 1er décembre que la Russie avait proposé de créer quatre couloirs humanitaires à Alep-Est, en Syrie. Après la fuite de 50 000 personnes des quartiers rebelles, la ville assiégée risque de se transformer en "un gigantesque cimetière" a averti mercredi l'ONU. Jeudi, le régime syrien a déployé des centaines de soldats d'élite pour conquérir les quartiers les plus peuplés d'Alep-Est.

"On est sur une mort annoncée de ceux qui restent", a réagi jeudi sur franceinfo Françoise Sivignon, la présidente de Médecins du monde. "Et on est sur une mort à risques considérables de ceux qui tentent de fuir." Selon elle, ce n'est pas la première fois que ces couloirs humanitaires sont proposés. 

Nous demandons que ces couloirs soient accompagnés par des acteurs non partie prenantes au conflit, ce qui n'est pas le cas des Russes, sinon ils ne sont pas sécurisés. Mercredi, des civils ont tenté de fuir et ils ont été bombardés.

Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde

sur franceinfo

Mercredi, une réunion d'urgence au siège de l'ONU s'est achevée sans résultat. Françoise Sivignon déplore "une certaine impuissance choisie de la communauté internationale de peser sur des décisions qui doivent être politiques." Mais elle ne se résigne pas. "On va essayer d'activer tous les canaux possibles avec les ONG partenaires pour que le droit humanitaire international soit respecté." Selon elle, ce droit "est violé depuis des mois sur le terrain syrien."

"Les rares hôpitaux non détruits ne sont plus fonctionnels"

Françoise Sivignon décrit une situation humanitaire "insoutenable." Malgré les demandes répétées des ONG, "l'évacuation des blessés n'est pas assurée. Les rares hôpitaux non détruits, environ sept, ne sont plus fonctionnels depuis quelques semaines. L'approvisionnement en médicaments n'est pas fait. C'est insupportable."

Françoise Sivignon ne compte pas assister silencieusement "à ce massacre annoncé." "Il faut continuer à parler. C'est un sujet qui doit intéresser tous les citoyens" dit-elle.

"Que ces couloirs humanitaires soient accompagnés par des acteurs non parties prenantes au conflit", Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde sur franceinfo

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