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Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni rejettent à l'avance le résultat de la présidentielle en Syrie

Le scrutin doit avoir lieu le 26 mai. A l'exception de Bachar al-Assad, qui devrait sans surprise briguer un quatrième mandat, les candidats sont majoritairement inconnus.



 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Syriens commémorent le dixième anniversaire du début de la guerre en Syrie, à Idlib, le 15 mars 2021. (MUHAMMED ABDULLAH / ANADOLU AGENCY / AFP)

"Un mépris pour le peuple syrien". Les membres occidentaux du Conseil de sécurité de l'ONU, Etats-Unis, France et Royaume-Uni en tête, ont rejeté mercredi 28 avril à l'avance le résultat de l'élection présidentielle du 26 mai en Syrie.

"La France ne reconnaîtra aucune validité aux élections prévues par le régime fin mai", a asséné l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière lors d'une session mensuelle du Conseil de sécurité sur la Syrie. Des mesures doivent être prises pour une "participation des réfugiés, des personnes déplacées et de la diaspora à toute élection syrienne", a renchéri son homologue américaine, Linda Thomas-Greenfield.

"Des élections en l'absence d'un environnement sûr et neutre, dans un climat de peur permanente, lorsque des millions de Syriens dépendent de l'aide humanitaire (...) ne confèrent pas de légitimité politique, mais manifestent plutôt un mépris pour le peuple syrien", a estimé la diplomate britannique Sonia Farrey.

La Russie dénonce des "ingérences"

Leur homologue russe, Vassily Nebenzia, dont le pays est le premier soutien de Damas, a jugé "affligeant que certains pays rejettent l'idée même de cette élection et aient déjà déclaré qu'elle était illégitime". Il a dénoncé des "ingérences inadmissibles dans les affaires intérieures de la Syrie".

A l'exception de Bachar al-Assad, qui devrait sans surprise briguer un quatrième mandat, les candidats sont majoritairement inconnus. Selon l'agence officielle Sana, 51 personnes dont sept femmes –une première– ont déposé leur candidature. La loi électorale impose aux candidats d'avoir vécu en Syrie pendant une période de 10 ans "de manière continue" lors du dépôt de candidature, empêchant de facto les personnalités exilées de l'opposition de se présenter.

La présidentielle intervient dans un contexte d'effondrement économique, marqué par une dégringolade de la monnaie nationale face au dollar et une explosion de l'inflation. Les dix ans de guerre ont fait plus de 388 000 morts et déplacé plus de la moitié de la population syrienne.

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