Cet article date de plus de douze ans.

Juppé met en garde contre toute intervention militaire en Syrie

Peu avant, Moscou a indiqué "étudier" la proposition d'envoyer des casques bleus dans le pays, par la voix de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé s'exprime au Conseil de sécurité des Nations unies, le 31 janvier 2012 à New York.  (MIKE SEGAR / REUTERS)

Les négociations diplomatiques sur la Syrie font du surplace. Interrogé lundi 13 février sur la possibilité de la France d'envoyer des casques bleus en Syrie, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé qu'une "intervention à caractère militaire extérieure" aggraverait la situation. 

Le même jour, la Russie, jusqu'ici hostile à une intervention, a fait savoir qu'elle pourrait pencher en faveur de la proposition de la Ligue arabe de déployer une force conjointe ONU-Ligue arabe en Syrie. 

Dimanche, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue ont envisagé de se mettre en contact avec l'opposition syrienne et de former une mission de paix conjointe avec l'Organisation des Nations unies. Les diplomates arabes ont tenu des réunions marathon pour décider de nouvelles mesures visant à mettre fin à la répression sanglante qui se poursuit sans relâche en Syrie depuis près de 11 mois. Que faut-il retenir des annonces de la Ligue arabe et quelle est la situation en Syrie ? Eléments de réponses.

• La fin de la mission d'observation

La Ligue arabe met fin à la mission de ses observateurs en Syrie. Un peu plus tôt dans la journée de dimanche, le chef de cette mission, le général soudanais Mohammed Al-Dabi, a démissionné. La mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie, dont la liberté de mouvement avait été remise en question, était vivement critiquée, notamment pour son incapacité à faire cesser l'effusion de sang. 

• Le soutien à l'opposition syrienne

La Ligue arabe a décidé de se mettre en contact avec l'opposition syrienne et de lui fournir soutien politique et matériel. Les ministres des pays arabes annoncent aussi la fin à toute coopération diplomatique avec Damas et confirment le recours à l'arme des sanctions économiques contre le régime syrien.

• Une force de maintien de la paix avec l'ONU

L'organisation panarabe a décidé de "demander au Conseil de sécurité [de l'ONU] d'adopter une résolution pour la formation d'une force de maintien de la paix arabo-onusienne conjointe pour superviser l'application du cessez-le-feu", indique le texte adpoté par la Ligue arabe. Par ailleurs, une réunion des "Amis de la Syrie", groupe qui rassemble des pays arabes et des pays occidentaux, se tiendra le 24 février à Tunis, pour discuter des moyens de faire cesser les violences.

• Pas de répit sur le terrain 

Les violences ne faiblissent pas dans le pays, en particulier à Homs, où le mouvement de contestation essuie de lourdes pertes. Selon l'ONU, plus de 300 personnes sont mortes dans la ville lors de bombardements aveugles de zones résidentielles depuis le début de la dernière offensive début février. 

"Selon des informations crédibles, l'armée syrienne a bombardé des quartiers de Homs densément peuplés au cours de ce qui apparaît comme une attaque sans discernement contre des zones civiles", a déclaré lundi la Haute Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Signe que l'offensive n'est pas terminée, l'Observatoire syrien des droits de l'homme rapporté qu'un convoi de plus de 30 chars et véhicules blindés de transport de troupes se dirigeait vers la ville rebelle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.