Pressions internationales pour faire plier Al-Assad
Sous le coup d'un ultimatum de la Ligue arabe pour mettre fin d'ici samedi aux violences contre les opposants au régime de Bachar Al-Assad, la Syrie fait face à la pression croissante de la communauté internationale.
Isolée diplomatiquement, menacée de sanctions économiques par la Ligue arabe mercredi 15 novembre si elle ne met pas un terme d'ici trois jours à la répression sanglante des manifestations hostiles au président Bachar Al-Assad, la Syrie fait face à une communauté internationale de plus en plus insistante. FTVi fait le point sur l'évolution stratégique des forces en puissance.
• La Syrie fait ses premières concessions
Les autorités syriennes ont averti, jeudi 17 novembre, qu'elles arrêteraient toute personne qui attaquerait une représentation diplomatique à Damas. Cette décision fait suite aux saccages des ambassades des Emirats arabes unis, du Maroc et d'Arabie saoudite en réaction à l'exclusion provisoire dimanche 13 novembre de la Syrie par l'organisation panarabe.
Après avoir boycotté la Ligue arabe, c'est un premier geste de conciliation à son égard mais aussi un signal envoyé à la France et au Maroc, qui ont décidé mercredi de rappeler leurs ambassadeurs en Syrie.
En outre, le régime de Bachar Al-Assad a fait libérer mardi 1 180 opposants. Parmi eux, la psychanalyste Rafah Nached, incarcérée depuis le 10 septembre. En France, les appels s'étaient multipliés pour demander sa libération, notamment de la part de la Première dame, Carla Bruni-Sarkozy.
• Occidentaux et Arabes travaillent à une sortie de crise
Londres, Paris et Berlin soumettent jeudi un projet de résolution qui pourrait être présenté au comité des droits de l'Homme de l'Assemblée générale des Nations unies mardi 22 novembre. Elle exige la fin immédiate des violations des droits de l'Homme et des violences, et exhorte le gouvernement à appliquer la feuille de route de la Ligue arabe acceptée début novembre.
L'Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar, le Maroc et le Koweït envisageraient de parrainer cette résolution non-contraignante sur la Syrie, selon certains diplomates. Les délégations britannique, française et allemande ont rencontré des délégations arabes mercredi pour discuter du texte.
• La France n'envisage pas d'intervention militaire
Parce que le véto de la Chine et de la Russie interdit toute possibilité d'intervention militaire en Syrie, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, interrogé jeudi par BFMTV, a rappelé qu'"il est hors de question de s'engager dans une intervention militaire si on n'a pas le feu vert des Nations unies".
Il a par ailleurs rappelé le soutien de la France aux opposants d'Al-Assad réunis au sein du Conseil national syrien (CNS), qu'il encourage à "s'organiser".
• Chine et Russie appellent à l'arrêt des violences
"La Chine est très inquiète devant les événements en Syrie", a déclaré jeudi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Liu Weimin. Le pays qui, avec la Russie, a mis son veto à un projet de résolution à l'ONU menaçant Damas de "mesures ciblées", a demandé au régime du président Al-Assad d'accélérer les réformes et de répondre aux aspirations de son peuple.
La Chine a également appelé à "mettre fin à tous les actes de violence et à l'effusion de sang et à mener des réformes par le biais du dialogue et des voies pacifiques". Une position suivie par la Russie, qui estime cependant que la communauté internationale "doit appeler le pouvoir syrien mais aussi l'opposition à cesser la violence".
Jeudi, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov a estimé que les "méthodes" employées par l'opposition syrienne contre le régime de Bachar Al-Assad risquent de plonger le pays dans la "guerre civile".
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