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AVANT/APRES. Les sites de Palmyre mutilés par les jihadistes de l'Etat islamique

Les responsables des antiquités évaluent toujours les dégâts commis par les jihadistes de l'Etat islamique sur le site antique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des bustes vandalisés dans le musée national de Palmyre (Syrie), jeudi 31 mars 2016, après la reprise du site par des troupes du régime appuyées par des soldats russes. (JOSEPH EID / AFP)

Chapiteaux renversés, colonnes démantelées, linteaux brisés, dans le magnifique site antique de Palmyre (Syrie), le groupe jihadiste Etat islamique a dévasté les ruines les plus fameuses et massacré les statues du musée. A l'entrée du temple de Bêl, par exemple, les jihadistes ont écrit à la peinture noire : "Etat islamique. Entrée interdite aux civils et aux frères [les combattants]".

Une vue générale du temple de Bêl à Palmyre, samedi 1er avril 2016, avec au premier plan une photographie des lieux en mars 2014, soit un an avant les dégâts causés par des jihadistes de l'Etat islamique. (JOSEPH EID / AFP)

Si l'enceinte et les cours du temple n'ont pas été touchées, la cella, la partie fermée et la plus importante du temple, n'est plus qu'un amas de gravas. Seule la porte monumentale est encore debout. "Le temple de Bêl ne sera plus jamais comme avant", a commenté le directeur des Antiquités syriennes Maamoun Abdelkarim. "D'après nos experts, nous allons pouvoir certainement restaurer un tiers de la cella détruite"

L'Arc de triomphe sera érigé à nouveau

Guidés par les soldats russes, qui ont joué un rôle déterminant dans la reprise de la ville, des journalistes ont découvert le théâtre romain, intact. C'est là que des exécutions publiques ont été réalisées par des enfants de membres du groupe terroriste. L'endroit est criblé de balles.

Il ne reste plus rien de la cella du temple de Baalshamim, en dehors de quatre colonnes. La partie centrale et l'arche de l'Arc de triomphe sont à terre. Mais "l'ériger à nouveau n'est pas compliqué car tous les blocs sont là et l'arche avait déjà été remontée dans les années 30", précise Maamoun Abdelkarim.

Le site du temple de Baalshamin vu à travers deux colonnes corinthiennes, jeudi 31 mars, avec une photo prise deux ans plus tôt, au premier plan. (JOSEPH EID / AFP)

Une vue de l'Arc de triomphe de Palmyre, jeudi 31 mars, avec au premier plan, un cliché de mars 2014. (JOSEPH EID / AFP)

Les collections du musée national très endommagées

Transformé en tribunal religieux par les jihadistes, le musée national est en piteux état, après avoir subi de nombreux actes de vandalisme. Des statues typiques de l'art palmyrien ont été jetés à terre, les portraits ont été mutilés et les scènes de banquets funéraires ont été brisés ou martelés.

Une vue du Musée national de Palmyre (Syrie), jeudi 31 mars, victime des actes de vandalisme commis par des jihadistes de l'Etat islamique, avec au premier plan une photographie de mars 2014. (JOSEPH EID / AFP)

"Les experts estiment que 30% de la cité antique de Palmyre a été détruite", a affirmé sur place Talal Barazi, le gouverneur de la province de Homs, où est située Palmyre. Quelque 400 pièces d'une valeur inestimable ont néanmoins été épargnées, car elles avaient été transférées vers Damas. "J'ai vu les preuves de l'obscurantisme de l'EI. Les dommages causés aux antiquités seront les témoins de leur sauvagerie."

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