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Syrie : pourquoi certains preneurs d'otages parlaient français

Les quatre journalistes retenus pendant 10 mois ont raconté que certains de leurs geôliers parlaient français.

Article rédigé par franceinfo
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Le groupe jihadiste de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) accueille des combattants francophones, à Raqqa (Syrie), selon une image postée le 14 janvier 2014. (AP / SIPA / AP)

"Certains parlaient vraiment très bien le français", raconte Nicolas Hénin sur Arte. Depuis leur libération, samedi 19 avril, les quatre journalistes retenus pendant plus de dix mois en otage en Syrie l'ont répété à plusieurs reprises : parmi leurs geôliers se trouvaient des francophones.

Francetv info vous explique pourquoi cette information n'est pas si surprenante que cela.

1 Parce que des Français, des Belges et d'autres francophones combattent en Syrie

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, l'a rappelé sur Europe 1 : "Il y a tout une série d'Européens, dont des Français, qui sont partis faire le jihad en Syrie, et cela a ajouté de la difficulté", a-t-il expliqué. En janvier, le ministère de l'Intérieur estimait à 250 le nombre de Français qui combattent en Syrie aux côtés des rebelles.

Qui sont-ils ? "Le phénomène touche toutes les classes sociales", expliquait à francetv info l'anthropologue Dounia Bouzar, auteure de Désamorcer l'islam radical. Parmi eux, 21 ont déjà trouvé la mort, dont deux frères de Toulouse.

La Belgique n'est pas en reste. Fin mars, BFMTV avait diffusé une vidéo où l'on voyait des jihadistes belges aux côtés de Français. Un père de famille avait raconté au correspondant de France 2 en Belgique le basculement de son fils dans le jihad.

2 Parce que le groupe qui les retenait, selon l'OSDH,  accueille beaucoup de combattants étrangers

Pour l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), c'est l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui détenait les otages français. Or, ce groupe radical a la particularité, selon Mathieu Guidère, professeur d'islamologie à l'université de Toulouse interrogé par i-Télé, d'être "l'un des rares groupes à accueillir, former et armer" des Européens.

A tel point que les Syriens qualifient les membres de ce groupe, où il n'y a pas de combattants locaux, de "Martiens", rapporte Europe 1. L'OSDH estime d'ailleurs que des Français, des Belges, des Tunisiens et des Algériens francophones combattent dans les rangs de l'Etat islamique en Irak et au Levant contre le régime de Bachar Al-Assad.

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