Enquête : les enfants perdus de Lunel
La ville de Lunel, dans l'Hérault, est devenue un triste symbole de la radicalisation après le départ d'une vingtaine de jeunes pour la Syrie il y a quatre ans. France 2 s'est rendue sur place pour tenter de comprendre comment autant de jeunes avaient été enrôlés.
Certains l'appellent "Jihad City" ou "le Molenbeek français". Lunel (Hérault), petite ville du sud de la France de 26 000 habitants. Entre 2013 et 2014, une vingtaine de jeunes sont partis d'ici pour faire le jihad. L'une des vagues de départs les plus importantes au monde. Quatre ans après, comment cette ville s'est-elle emparée de ce morceau d'Histoire ? À Lunel, un homme a bien connu tous ces jeunes partis en Syrie. Tahar Akermi est une figure locale de la vie associative. Il fit pendant des années l'un de leurs animateurs. Quatre ans après, il se sent encore coupable. Parmi ceux qui sont partis, certains même avant la création du groupe État islamique, il y a Adil, Nadia, Cyril, Alexandra, Taoufik, Karim ou encore Raphaël. Ces jeunes de Lunel, Tahar Akermi continue de se battre pour eux dans son association. Il travaille avec eux l'expression artistique.
Des prêches axés sur la famille et l'éducation républicaine
Parmi ces artistes lunellois, Nicolas Cardinale, qui sait qu'il avait le profil pour partir en Syrie. C'est d'ailleurs ce qu'a fait son meilleur ami, Cyril. À la mosquée de Lunel, fréquentée par ceux qui sont partis en Syrie, Jamel Benabdelkader veut aussi prendre sa part de responsabilité. Depuis décembre, c'est le nouveau président de la mosquée, et avec le nouvel imam, ils surveillent tout ce qui se passe à l'intérieur. Les cours théologiques sont désormais donnés exclusivement en français. Les prêches, eux, sont désormais axés sur l'importance de la structure familiale et sur l'éducation républicaine. Ce jour-là, les représentants de la mosquée sont accueillis par Tahar Akermi, pour une fiction qu'il a coordonnée. Elle dénonce l'absurdité du combat jihadiste. Tahar Akermi espère ce que ce film sera diffusé dans les collèges et les lycées, que le film puisse avoir ainsi une résonnance dans tous les potentiels Lunel de France.
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