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En Syrie, dans une zone assiégée près de Damas, on meurt de faim faute de convoi humanitaire

Les dernières victoires du régime de Bachar Al-Assad contre le groupe Etat islamique ne doivent pas masquer les exactions contre les civils. C'est le message des organisations humanitaires, qui brandissent l'exemple de la Ghouta orientale.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Une femme syrienne cuisine de la poudre de riz dans sa cuisine à Douma, une ville de la Ghouta orientale, en novembre 2017. (HAMZA AL-AJWEH / AFP)

Le régime syrien a chassé le groupe Etat islamique de Boukamal, jeudi 9 novembre. C'était la dernière ville syrienne sous le contrôle de l'organisation terroriste. Une semaine auparavant, Damas avait repris la main sur Deir Ezzor, la ville la plus importante de l'est du pays. Mais les organisations humanitaires craignent que ces annonces ne fassent oublier le supplice que vivent les habitants de certaines zones du pays, comme la Ghouta, en banlieue de Damas.

La zone, peuplée par 350 000 habitants et tenue par les rebelles hostiles au régime, a subi, en août 2013, une attaque au gaz sarin : près de 1 500 morts, selon les États-Unis. Depuis, le feu des bombardements est quasi permanent, sur les marchés, les écoles ou les hôpitaux. Mais il y a surtout cette forme de violence beaucoup plus sournoise : la faim.

L'ONU redoute une catastrophe

Dans la Ghouta encerclée, les camions humanitaires n'entrent qu'au compte-goutte. On y manque de nourriture et de médicaments. Les activistes font circuler des photos d'enfants squelettiques. Plusieurs nourrissons sont déjà morts, faute de lait pour bébé. L'ONU a réclamé jeudi l'évacuation de 400 malades en situation de famine, dont 29 en danger de mort. Mohammad Alolaiwy, président de Syria Charity, une ONG qui vient en aide aux assiégés, le confirme : "Il n’y a pratiquement aucun convoi humanitaire qui a pu rentrer."

Il y a eu quelques camions qui sont rentrés difficilement il y a quelques semaines : ils ont permis à la Ghouta de vivre pendant un jour.

Mohammad Alolaiwy

à franceinfo

"Ce sont ces sujets-là qui méritent d’être médiatisés, poursuit-il, beaucoup plus qu’une ou deux villes récupérées par le régime syrien." Un régime "qui exerce les mêmes méthodes que les terroristes de Daesh".

Fin juillet, la Russie avait pourtant annoncé qu'une trêve avait été signée avec les rebelles modérés. Elle n'a jamais été appliquée. À l'approche de l'hiver, la situation à la Ghouta risque de s'aggraver. L'ONU redoute, selon ses termes, une catastrophe.

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