Syrie : la Russie échoue à faire condamner les frappes occidentales lors d'un vote à l'ONU

Article rédigé par Louis San, Pierre Godon
France Télévisions
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Une image diffusée par le département de la Défense américain, montrant l'envoi d'un missile le 14 avril 2018, visant à frapper un site de production ou de stockage d'armes chimiques en Syrie.  (KALLYSTA CASTILLO / US DEPARTMENT OF DEFENSE / AFP)

Des frappes de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni en Syrie, dans la nuit de vendredi à samedi, ont visé "le principal centre de recherche" et "deux centres de production" du "programme clandestin chimique" du régime syrien. 

Ce qu'il faut savoir

Une "bonne partie de l'arsenal chimique" du régime de Damas a été détruite par des frappes occidentales en Syrie, dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 avril, a assuré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. "Le but de cette opération, c'était de détruire les outils chimiques clandestins du régime de Bachar Al-Assad et, à cet égard, l'objectif a été atteint", a-t-il déclaré dans une interview à BFMTV. La Russie, qui a convoqué une réunion d'urgence à l'ONU samedi, a échoué à faire adopter par le Conseil de sécurité une résolution condamnant ces frappes. 

Une opération coordonnée des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France. C'est Donald Trump qui a annoncé dans la nuit ces frappes, dans une courte allocution. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont mené des frappes ciblées contre l'arsenal chimique syrien dans la nuit de vendredi à samedi. Elles ont visé "le principal centre de recherche" et "deux centres de production" du "programme clandestin chimique" du régime syrien, a précisé dans la matinée la ministre des Armées, Florence Parly. "Tous nos missiles sont parvenus à leur objectif", a-t-elle précisé en fin d'après-midi. Sur Twitter, Donald Trump a salué le "résultat" de ces frappes. "Mission accomplie", a-t-il lancé. 

Des frappes contre les armes chimiques. Cette action militaire coordonnée a été menée en réaction à l'attaque chimique présumée du 7 avril à Douma, dans la Ghouta orientale, dernier bastion rebelle aux portes de la capitale, qui a fait plus de 40 morts, selon des secouristes. Interrogé par BFMTV samedi, Jean-Yves Le Drian a annoncé que si la "ligne rouge était refranchie", une nouvelle intervention pourrait être menée. Les Etats-Unis se sont également dits "prêts à dégainer" en cas de nouvelle attaque chimique en Syrie, a assuré l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley.

Moscou échoue à faire condamner ces frappes. Dans un communiqué, le Kremlin avait dénoncé "avec la plus grande fermeté l'attaque sur la Syrie, où des militaires russes aident le gouvernement légitime à lutter contre le terrorisme". La Russie a par la suite demandé au Conseil de sécurité de l'ONU, samedi, de voter sur son projet de résolution condamnant "l'agression" occidentale contre la Syrie. Elle a échoué à le faire adopter, ne recueillant pas les neuf voix nécessaires à son approbation. Seule la Russie, la Bolivie et la Chine ont voté en faveur de cette condamnation.