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Attaque chimique en Syrie : "La responsabilité est du côté de Bachar al-Assad, sans équivoque"

Pour le directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, Hasni Abidi, interrogé sur franceinfo, "la responsabilité [de l'attaque chimique de mardi dans la province d'Idlib] est du côté de Bachar, sans équivoque".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des civils suite aux attaques aériennes sur la ville rebelle de Saqba, dans l'est de Ghouta, le 4 avril. (AMER ALMOHIBANY / AFP)

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit, mercredi 5 avril, en urgence, au lendemain des nouvelles frappes au gaz toxique en Syrie. L'attaque chimique a coûté la vie à au moins 72 personnes, dont 20 enfants, dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest du pays.

Washington dénonce un acte odieux, Paris et Londres pointent du doigt le dirigeant syrien, alors que le régime de Bachar al-Assad dément catégoriquement toute implication et accuse les insurgés. "Aujourd'hui, la responsabilité est du côté de Bachar, sans équivoque", a déclaré sur franceinfo Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), à Genève.

franceinfo : Pourquoi accusez-vous Bachar al-Assad ?

Hasni Abidi : L'hypothèse de la responsabilité du régime syrien est entière.

On sait que seul le régime a ce genre de capacité de frapper et de mener des opérations aériennes, et d'utiliser des armes chimiques.

Hasni Abidi

à franceinfo

C'est un tournant dans la gestion de crise syrienne. On sait très bien qu'Idlib est une concentration de population à la fois civile, et des familles de certains membres des groupes armés qui ont été évacués de plusieurs autres localités.

Pourquoi ces attaques ?

Le régime veut envoyer un message pour dire que même Idlib, qui est parmi les rares endroits où les membres de certains groupes qualifiés de terroristes sont amassés, n'est plus un endroit sûr. Le régime de Bachar est dans une position triomphante, il gagne de plus en plus de terrain, donc il s'estime en position de force et n'est pas obligé de faire des concessions pour faciliter le processus de négociations de Genève ou d'Astana. Seule une résolution du Conseil de sécurité pourrait l'amener à plus de retenue concernant l'usage des armes interdites.

Hasni Abidi : "On sait que seul le régime a ce genre de capacité de frapper et de mener des opérations aériennes"

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